Atelier du 25 septembre 2021

samedi 23 octobre 2021, par Caroline Lanos

Atelier animé par Roselyne

- Rechercher les mots et expressions qu’évoque pour vous le thème "Ombres et Lumières". Mise en commun
- Ecrire un texte de 5 lignes maximum en utilisant 5 mots ou expressions trouvés dans l’inventaire commun précédant.
- Présentation d’une photo. A partir de cette photo, écrire un texte commençant par "Tu es sortie de l’obscurité toute rayonnante".

Les ombres mouvantes au gré de la rotation de la Terre,
Transfiguraient la maison de mon enfance
Du lever au coucher du soleil,
Elles estompaient ou ravivaient les couleurs.
Des rais de lumière traversaient la pénombre,
rendant visible l’invisible.

Tu es sortie de l’obscurité toute rayonnante. C’était l’heure de ta promenade quotidienne. Cette heure entre chien et loup où les rues se vident, ce temps suspendu où ceux qui travaillent le jour rentrent chez eux, où les hommes et les femmes de la nuit ne sont pas encore sortis.
La circulation s’était calmée, les magasins avaient fermé boutique, la ville, pour quelques instants, était silencieuse.
Les ombres sont apparues comme chaque soir, se mouvant entre les immeubles, transformant les arbres du square en personnages de conte. Les réverbères ont hésité comme tous les soirs, s’allumant par intermittence puis prenant de la puissance et éclairant une partie du trottoir.
Tu ne cessais de passer de l’ombre à la lumière, tes yeux te trahissaient souvent mais tes deux bâtons étaient garants de ton équilibre. On aurait dit que tu dansais,
Nous nous sommes assises sur un banc, l’air était doux, ta voix était douce, presque inaudible. Tu t’es endormie là, d’un sommeil éternel.
Geneviève G

Tapi dans l’ombre, dans sa cachette, rempli d’une belle tristesse, soudain, il n’eut plus peur de rien ni des autres. Leurs incertitudes et leurs perversités se diluèrent dans la profondeur de son ombre. Au crépuscule de sa vie, apparaissait encore une belle clarté, ce tiraillement le prit au dépourvu, il s’éclipsa alors vers la lumière.

Tu es sortie de l’obscurité, toute rayonnante
ta robe aux milles couleurs, chante
tu descends doucement la rue en pente
tu murmures un bonjour à la commerçante

Tu tiens un paquet de feuilles dans une main
et, dans l’autre, tes escarpins
le soleil rouge lèche ton immeuble Haussmannien
l’aube a laissé ta peine dans un coin

Doucement, la ville s’éveille en tous sens
les rideaux métalliques grincent avec aisance
les oiseaux, sur le parvis, piaillent et dansent
l’odeur du café t’appelle avec insistance

Tes escarpins, aux pieds, tu remets, pour ne pas choir,
dans le bistrot, entreras-tu pour dire au revoir
tu vois ta mère, derrière le bar, qui sert à boire
ton père qui traîne les pieds, un air si dérisoire

Tu as laissé tes mots sur les feuilles de papier
ta nouvelle robe et ton sourire quittent le quartier
tu chemines vers le plus beau des brasiers
ta nouvelle vie à orthographier

Les feuilles dans l’enveloppe, tu as posté
le souffle court, dans le train, tu es montée
le désespoir puis l’espoir t’ont colmaté
des frissons de larmes, tu as versé

De tes racines encombrantes
tu t’es redressée, fulgurante
peut-être deviendras-tu géante
tu es sortie de l’obscurité, toute rayonnante.

Laurence B

" Tu es sortie de l’obscurité toute rayonnante " Cette phrase lui trotte dans la tête, se répète, tourne et retourne disparaît derrière une nouvelle pensée et puis revient, insistante. Jolie phrase, qui suscite l’ imagination, la rêverie. Où l’a -t-elle entendue ? Que signifie-t-elle pour elle ?...
Elle est là sur son balcon au 3ème étage de cet immeuble haussmannien, face au soleil couchant qui rosit les façades, obscurcit déjà la rue en bas, allume les vitrines...
C’est peut-être le mot obscurité qui a fait resurgir cette phrase de sa mémoire et qui correspond à cet instant présent. Est-elle pour quelqu’un sortie de l’obscurité de son appartement ? L’a-t-il trouvée rayonnante ?
Cette pensée la fait rire.
« Allez rentre, tu vas attraper froid ! »

Françoise G.

« Chaque homme dans sa nuit s’en va vers sa lumière. »

Soupçon-reflet-clair-obscur-défiance-enfer-cauchemar-ravage-confinement-renaître-deuil

Ombre et ravage du confinement. Depuis dix-huit mois, elle vivait dans un clair-obscur proche du sentiment de deuil qu’elle avait ressenti lors de la mort violente de sa sœur. Le silence tant recherché autrefois la plongeait dans un état de défiance permanent. Ses nuits étaient des cauchemars surgis d’un enfer incommensurable. Renaître , elle n’espérait que cela, guettant autour d’elle, le moindre soupçon, le moindre reflet de lumière.

Tu es sortie de l’obscurité toute rayonnante et vaporeuse. L’aube rosit ton ciel embrumé et brode d’un feston doré les bordures en zinc de tes toits arrondis, de tes balcons et de tes fenêtres. Tes immeubles haussmanniens scintillent, se parent de la lumière d’un jour nouveau.
Toi, la ville, la capitale, tu te réveilles doucement alanguie, caressée de lumière douce couleur de poudre de riz. En te regardant, je pense à Chateaubriand : « J’ai vu du haut de l’Acropolis, le soleil se lever entre les deux cimes du Mont Hymette ». Ma mémoire ne va guère au-delà mais je partage à cet instant précis l’émerveillement du poète.
Lever du soleil sur toi, la grande ville ! Spectacle grandiose à nul autre semblable. Les couleurs ne sont pas vives. Le soleil monte sous l’horizon. Le ciel est blanc, bleu, gris de perle et rose de la fleur du pêcher. Les ombres portées sur les façades de tes appartements s’animent de dentelles métalliques sur les balustres ventrues de chacune de tes façades.
Aurore chaque matin renouvelée, éternelle et sublime que, fugitive, je vois aujourd’hui.
Jacqueline M