Atelier du 13 mars

mardi 16 mars 2021, par Caroline Lanos

Consigne proposée par Geneviève

1 - Relire la recherche collective sur les expressions contenant le mot trace (atelier de janvier 2021)
ex : suivre à la trace, suivre la trace de..., traces de pas.... 

2- TRACES en acrostiche

3- Écrire un texte 
- commençant par "Sur les traces de..." 
- en y insérant au moins trois éléments de votre acrostiche.


TEXTES

Tu laisseras une trace du moins on l’espère
Rien ou si peu
A jamais
Choses infimes
Enfouies dans le passé
Signe d’une existence trop éphémère

Sur les traces d’un peuple ancien, j’ai marché. J’ai parcouru les ruines d’une ville perdue dans les nuages. J’ai imaginé les habitants déambulant dans les rues, montant ou descendant les nombreux et impressionnants escaliers. Le passé est présent dans les blocs de pierre taillés, preuve de l’existence d’une civilisation oubliée. Pas d’écriture, pas de fresques, rien pour m’indiquer qui ils étaient. L’architecture grandiose, le génie des bâtisseurs qui savaient construire à l’épreuve des séismes et lire le paysage de façon à y trouver une harmonie, à mettre en valeur une formation rocheuse qui leur ressemblait, sont les seuls traces de leur culture, les Espagnols ont effacé les autres.

Machu Picchu

Françoise


Transmettre
écRire
sAvamment
éCcouter
Ensemble
le Sel de la vie

Sur les traces de son passé, il parcourait la rue de long en large. Les arbres, des marronniers, avaient envahi le bleu du ciel et assombrissaient les trottoirs. Dans son souvenir, les marronniers étaient encore de petite taille.
Lorsqu’il avait quinze ans, il s’était savamment amusé à les baptiser des noms de ses musiciens préférés : Berlioz, Chopin, Schubert... Il avait tenté d’écrire leur nom sur les troncs avec son canif. On lui avait fait remarquer qu’il fallait dire graver.
La maison de ses parents donnait juste sur Berlioz. Il en était sûr.
Avec ses sœurs et toute la famille, ils avaient goûté là le sel de la vie, comme dit Françoise Héritier. Une belle vie, douce et simple, dans un quartier tranquille. Ensemble, avec les copains de son âge, ils envahissaient la rue. Elle leur appartenait. Il passait si peu de voitures. Aujourd’hui, elles stationnent en file serrée, interminable, le long du trottoir.
Écouter la chanson du vent dans le feuillage des arbres, voir apparaître sa mère à la fenêtre de la cuisine et l’entendre crier « A table ! », quitter ses patins à roulettes, transmettre vite fait, aux copains, un salut de la main…
Toute son enfance lui sautait au visage. Émouvante, vivante !
Pourtant, en dehors des arbres feuillus, la rue, dans son ingratitude, l’avait trahi. Elle n’avait rien gardé de ses jeunes années.
Malgré les maisons transformées, agrandies de vérandas, cloisonnées derrière de hauts murs révélateurs d’âmes écrouées, fermées de portails noirs coulissants, malgré tout cela, tout ce qu’il avait vécu là, personne jamais, ne pourrait le lui enlever.

Jacqueline


Traits trop tirés

Ravages du temps

Accélèrent les rides

Cernes en violet

Étire le temps restant

Sous la fine peau

Sur la trace du temps qui s’est écoulé, j’ai enfoui les claques et un peu de bonheur. J’avais plongé sans arrières pensées, j’ai compris bien plus tard qu’ils m’avaient trahis. L’amertume et la déception que j’ai ressenties à leur égard m’ont fait me remettre debout.
C’est moi qui m’étais trahie, parfaite dans la personne qu’ils voulaient que je sois.
Sous ma fine peau et mes traits tirés, il a fallu tout ce temps pour que je devienne moi.
Mes cernes en violet encerclent mes yeux qui voient encore loin.
Le temps m’a fait des rides mais m’a tellement appris. J’étire le temps qui reste sur la trace de l’enfant que j’étais, fidèle à mes rêves.

Laurence


Trouver une empreinte au bas du talus
Ronde un peu au bout le plus marqué
Avec ensuite comme une hésitation
Chercher dans les possibles dans l’herbe autour
Et reprendre sa promenade vers le haut du champ

Sur les traces de… Les traces de ce… De ce qui ? De ce quoi ? C’est illisible, ce chiffon. En même temps, je ne sais pas pourquoi je m’échine. Un petit morceau de papier bleu me fait signe, plié en quatre et trempé par la dernière averse. Alors je me penche vers le bas du talus – et c’est pas gagné à mon âge ! Plie les jambe a beau de me crier Soizig… - , je me penche donc et je la ramasse, cette touche azur incongrue dans le jaune des primevères. Et me voilà maintenant à patauger dans des lignes délavées sur les traces d’un scripteur inconnu qui lui-même semblait en suivre d’autres. Comme s’il n’y avait pas assez de réalité tangible, sonore, colorée, odorante ! Non, il faut encore courir après des presque chimères, les marques énigmatiques de ce qui a peut-être été, ou pire, tout bonnement le sillage estompé d’une fantasmagorie. Allez savoir. Et l’on part… sur les traces jamais sûres, par définition, par essence et vocation sans doute un peu espiègle. Là, c’est peut-être juste un titre, de film ou autre : sur les traces de ce fou d’Angel, de ce soir d’été entêté de jasmin, de ce dernier des Mohicans… Basta ! Finissons notre promenade en évitant, pour la paix de celui qui nous suit, de semer derrière nous des empreintes. Pied léger et poches cousues...

Antoinette