Jeudi 11 Novembre 2021

« La Shoah, pour ne pas oublier », une exposition proposée par l’archiviste, Mélanie Roussigné et un groupe de bénévoles, au cinéma Le Club du 1er avril au 8 mai. Relier l’histoire de Simone Veil, Marceline Loridan-Ivens et Ginette Kolinka à celle de La famille Lévy habitant 12 boulevard Jean Jaurès à Fougères : deux petites filles, Gaby 8 ans et Nelly 6 ans sont parties pour Drancy puis pour Auschwitz-Birkenau en janvier 1944.
 « J’ai composé, à partir de la lecture d’une vingtaine de livres, un recueil de textes qui seront lus au cours de cette exposition, explique Claudine Bachelier. Quelques exemples : « Ma vie » et « Tu n’es pas revenu » de Marceline Loridan-Ivens, « L’aube à Bikenau » de Simone Veil, Retour à Birkenau de Ginette Kolinka.

« … l’architecte de cet empilement, au comble, de son impéritie, fait, en un seul texte et à trois reprises, usage du point-virgule, ponctuation de l’embarras et du doute, révélatrice d’un esprit timoré hésitant entre la tentation d’en terminer une bonne fois pour toutes ou de continuer la phrase pour voir jusqu’où elle nous mène... »
Voilà un exemple de ce qu’écrit Jean-Paul Dubois page 105 du Goncourt de 2019, Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon.
Dans ce beau livre, on trouve plein de petites égratignures de ce genre-là qui éclairent la tragédie qui se joue. Paul Hansen purge une peine dans une prison canadienne. Son codétenu, Patrick Horton, qui a pourtant fait partie des Hells Angels, est terrorisé par les rats et les souris et souffre des dents. On assiste à des scènes cocasses dans ce qu’ils appellent tous deux leur « condo » puis très doucement on glisse de la réalité carcérale dans la vie dramatique d’avant du narrateur Paul Hansen. Une belle écriture juste, pure, émouvante, drôle. Editions Points.

Mélissa Da Costa, naturopathe, sophrologue, chargée de communication en entreprise dans le domaine de l’énergie et du climat et tout cela a fait d’elle une romancière. « Tout le bleu du ciel » est son premier roman. Il raconte l’histoire d’un jeune homme menacé de destruction cérébrale qui décide de fuir l’hôpital, sa famille, ses amis et « recherche compagnon(ne) pour ultime voyage » Contre toute attente, il reçoit une réponse à cette annonce. Une jeune femme se présente sur un parking d’autoroute, chapeau noir et sac à dos. Elle ne donne aucune explication sur sa présence. « Addict, touchant, bouleversant, poétique » explique Antoinette. Editions Poche.

Si Jacinte est là, la poésie est venue avec elle : Anthologie de la poésie féminine de Françoise Chandernagor, « Quand les femmes parlent d’amour » . L’amour au féminin à travers neuf siècles. La voix claire de Jacinte lit passionnément les mots du texte qui ferme cette anthologie dédiée à la poétesse inconnue voire oubliée. Heureusement, il y eut un jour pour se souvenir d’elle. Vous ferez des découvertes inattendues sur la vie des poétesses que l’on crut injustement oubliées.
« Chambre 128 » de Cathy Bonidan, institutrice à Vannes. Un Roman épistolaire plein de merveilleux. Dans la table de chevet de la chambre 128, de l’hôtel Beau Rivage en Bretagne, un manuscrit sur lequel figure juste une adresse…
Vous trouverez ces deux livres aux Editions Points.

Aux éditions Cheyne, Au-delà de nos âges d’Albane Gellé. Une suite de petits poèmes faussement simples sur tout ce qui fait une vie, de la naissance à la mort, ponctués de souvenirs et d’évènements remarquables. La vie est comme une grande navigation, jusqu’à sa finitude puis elle recommence. Un livre format carnet paru à l’occasion des 40 ans des Editions Cheyne.

Sur des petites collines de sable
nous ramassons des diamants ,
lundi, mardi, fête foraine,
où sont passés les autres jours
nous retenons nos larmes.

Je ne sais plus si c’est ce doux poème que Fred a lu ou un autre. A savourer quoiqu’il en soit.
Dans « Si je suis de ce monde, » Albane Gellé nous donne à lire des textes qui commencent tous par TENIR et se terminent par DEBOUT. De courts poèmes sans ponctuation qui nous aident à TENIR BON, puisque nous sommes là.

Au cours de cette Grande Librairie, de Gaby et Nelly Lévy jusqu’aux poèmes d’Albane Gellé, nous avons tressé, des unes aux autres, les fils de la Grande Aventure de la Vie chargée de destins singuliers en devenir.
JM