Jeudi 13 janvier 2022

mardi 18 janvier 2022, par Jacqueline Mottais

Conversations littéraires dans les salons de L’Audace

Elles vont bon train dès le début de la soirée. Les chocolats chauds et le thé fument l’hiver sur les tables rapprochées. On s’amuse du nom de ma bière Blanche citronnée, la Bringue. C’est tout moi… Ambiance chaleureuse , douillette , comme le mobilier.

Tout commence par la Chanson de Jean-Jacques Goldman :
C’était un cordonnier, sans rien de particulier…
C’était un professeur, un simple professeur…
A sa tâche chaque jour, il y mettait du temps, du talent et du cœur
On pouvait dire de lui
Il changeait la vie

Patrick Bachelier qui porte haut et brillamment l’association des amis de Jean Guéhenno, a pensé que Jean-jacques Goldman s’était inspiré de la lecture du livre « Changer la vie » pour écrire sa chanson. Alors, pour en avoir le cœur net, il lui envoie une lettre et il répond, le chanteur. Un fort beau courrier. Non, il ne connaissait pas Géhenno . Non, il ne s’en est pas inspiré mais il va lire Changer la vie. L’histoire est bien jolie. La lettre aurait une place dans les cahiers de Jean Guéhenno.

VOYAGE, VOYAGE c’est le titre de la parution du livre de l’association PAGE BLANCHE, confinement 2. Du 2 novembre 2020 au 14 Décembre 2020, six adhérentes de Page Blanche se relaient pour l’envoi de consignes d’écriture en échappées belles de l’enfermement. On écrit, on corrige, on relit, on re-relit, tout plusieurs fois, on traque la ponctuation, les instructions officielles concernant l’écriture sur ordinateur sont appliquées avec soin. Les consignes sont notées
« Le rideau fut tiré, nous avons imaginé notre ciel ».
8 euros, qu’on se le dise. Voir Geneviève Guinebault qui détient encore quelques spécimens dont nous sommes très fiers.

« Le baiser du vent s’appelle la bise » Aphorismes sous la lune et autres pensées sauvages de Sylvain Tesson. Pocket. Un livre à « déguster » par petits morceaux, au gré de la fantaisie du jour ou de l’instant . On pourrait dire cela : « des instantanés » épinglés dans des carnets de voyage, des touches de peintures, des pépites à savourer mais pas toujours.

Dominique Bona écrit la biographie de Clara Malraux. En Poche. Une vie passionnée, tumultueuse croisée avec celle d’André Malraux qui lui sera bien peu reconnaissant de toute l’admiration qu’elle lui porte. Les femmes de ce temps là et de bien d’autres temps, ne sont-elles pas des êtres inférieurs ? Clara se jette dans la Résistance dès 1941, une belle façon de montrer à son mari qu’elle n’est pas « rien ». On découvre un Malraux bien peu scrupuleux.

Souvenez-vous de Alain Rémond. Il naît dans une famille de dix enfants et vit une enfance sous le regard protecteur de sa mère à Trans-la Forêt. On a lu Chaque jour est un adieu. On le retrouve, ce soir, avec ce titre, « Ma mère avait ce geste », la main contre la joue. Petits bonheurs et grandes tragédies très pudiquement décrits. Aux Editions Plon.

Arrive un moment de lecture à voix haute, extrait du travail sur la Shoah qui sera présenté au Cinéma du 1er avril au 8 mai. Il est impossible de rendre ici l’émotion de ce texte qui relate la vie terrible du jeune frère de Marceline Loridan- Ivens, Michel, après la déportation de sa sœur et de son père vers Auschwitz-Birkenau sur dénonciation d’un voisin, la nuit du 28 au 29 février 1944. Marceline avait 15 ans. Un moment très fort.

Les boites à livres, vous voyez où elles se trouvent dans la ville ? Dans l’une d’elle, Les chiens de faïence ou de la difficulté de vivre dans un village de Thomas Louis , aux Editions de la Martinière. Mystères et suicides dans la famille Dugast. Faut-il quitter ce milieu familial pour réussir à exister ?
On termine cette soirée, par « La cendre et le feu » de Simone Pasquiés-Courbier aux Editions Laffont. Un roman du terroir au parfum de pâturages, une saga familiale avec ses rivalités, qui commence au début du XXe siècle et nous emmène jusqu’à la seconde guerre mondiale.

Au jeudi 10 février, même endroit, même heure. D’ici là belles lectures.

Merci à Jacinte, Nicole, Geneviève, Claudine et Patrick d’avoir été là.

JM