Jeudi 14 avril 2022

lundi 2 mai 2022, par Jacqueline Mottais

Jeudi 14 avril 2022 , Saint Maxime !

Maxime du latin maximus qui veut dire le plus grand ; nom propre ou nom commun, tout le monde sait qu’une maxime est aussi un précepte, une règle morale ou une règle de conduite. Voir La Rochefoucauld : Réflexions ou sentence et maximes morales. J’en ai trouvé une qui me plaît bien : « Peu de gens savent être vieux. »
A méditer.
Voilà une entrée en matière qui n’a rien à voir avec ce qui va suivre. Mais qu’il est doux de se laisser aller à ces rencontres, passagères impromptues, puis de se promener autour avec légèreté !

Dans les salons de l’Audace, La Grande Librairie

Roselyne arrive du cinéma rose de plaisir, enchantée par le film EN CORPS. On en vient à dire que le cinéma est une forme de lecture, tout au moins est-il un langage missionné de messages à transmettre ou de rêves à rêver.
Mais revenons à nos livres coups de cœur du mois passé et commençons par celui de Sylvie Germain, « Le monde sans vous ». Un hommage à ses parents disparus, composé de quatre récits nomades. Dans Variations sibériennes, au fil d’un voyage en trans-sibérien et au rythme des paysages qui défilent l’auteur met en mot un au-revoir à sa mère qui vient de mourir : beauté, émotions poignantes, poètes et peintres conviés, Pasternak, Cendras, Supervielle, légendes et Esprits. Mélodie des sentiments ponctuée de nombreuses citations et proverbes. Un voyage vers l’en-dedans empreint de la fragilité de toute existence. Aux Editions Albin Michel.

Une chaise de bistrot porte un numéro de fabrique : le 14. Fabienne Juhel en fait le titre d’un roman : La chaise numéro 14. A la fin de la seconde guerre mondiale, une jeune fille est tondue par son ami d’enfance pour avoir vécu une histoire d’amour avec un soldat allemand, devant un public haineux et vengeur, sûr de ses bons droits. La jeune fille courageuse ne baisse pas les yeux et la honte changera bientôt de camp. Une fiction qui fut réalité. L’auteur aborde, avec délicatesse, un sujet douloureux pour beaucoup de femmes injustement tondues à la Libération.

Piocher dans une bibliothèque surchargée de livres, en sortir un au hasard, lire la quatrième de couverture, faire glisser les pages entre ses doigts, s’abandonner à la découverte de Voir du pays, par exemple qui raconte l’histoire de deux jeunes filles, Marine et Aurore, militaires de carrière. Elles veulent faire comme les hommes : voir le Monde. Elles se connaissent depuis l’enfance. Elles rentrent d’Afghanistan où elles ont combattu pendant six mois. Six mois de tensions, d’horreur, de peur, de blessures et de traumatismes. L’Armée française les emmène dans un hôtel de luxe à Chypre parmi les touristes, sorte de « sas de décompression ». Là, les jeunes femmes sont censées retrouver la vie normale »… Mais la violence se conserve… Un livre de Delphine Coulin paru en 2014. En Poche maintenant.

Je retiens cette citation, choisie par Jacinte dans Variations sibériennes : « Ma mère, mon enfant inversé. Ma mère, mon aimée, ma mère soudain rompue, emportée- mais où ? »
Elle me touche particulièrement.

Au jeudi 12 mai. Même endroit, même heure, d’ici-là, belles lectures.

JM