Jeudi 8 décembre 2022

mardi 27 décembre 2022, par Jacqueline Mottais

Dans les salons de l’Audace, La Grande Librairie de Page Blanche, le jeudi 8 décembre 2022 

Chers tous,

Ma mère, épistolière passionnée, commençait toujours ses entêtes de courrier par « CHER TOUS » ce qui la menait à coup sûr vers ceux qui « étaient » et « autant que nous sommes » sans doute, je n’ai jamais cherché à savoir ce qu’elle mettait dans ce « Chers tous ». On ne pose jamais assez de questions lorsqu’on le pourrait. Un jour, il est trop tard.

Donc, chers tous,
de la grande librairie de jeudi dernier ainsi qu’à tous les autres qui n’étaient point là.
Je vous écris ce soir pour témoigner encore une fois et pour la dernière fois de l’année 2022, de ce moment particulier du deuxième jeudi du mois qui nous voit filer, libérés de tous soucis, dans le monde des livres, des aventures, des romans et de la poésie, sans que l’on nous prie.
Sachez que j’ai reçu, sur la toile, un long courrier d’Antoinette évoquant un livre de Véronique Olmi, Le Gosse. C’est l’histoire de Joseph et de sa trajectoire bouleversée de la Petite Roquette à la colonie pénitentiaire de Mettray pendant l’entre-deux guerres. Les critiques de la Croix et de Femme Actuelle sont très bonnes. Jean Genet fut enfermé dans ce bagne pour enfants appelé « maison de redressement ».
Ainsi, sans être là, Antoinette était avec nous cinq autour de la table ronde dans notre coin de prédilection.
Jacinte ouvrit le livre de Claudie Huzinger, « La langue des oiseaux ». ZsaZsa, une romancière, quitte Paris pour aller dans les montagnes étudier la langue des oiseaux. Elle est loin de penser, figurez-vous, qu’elle va rencontrer une étrange japonaise, que les deux femmes vont se lier d’amitié et partir ensemble à travers la forêt.
Saviez-vous que l’origine des idéogrammes chinois ou japonais prenait source dans les traces des pattes d’oiseaux ou les dessins des écailles de tortue. Moi, je ne le savais pas. Bien sûr, vous connaissez Claudie Hutzinger pour son livre biographique « Elles vivaient d’espoir » ou sa vie avec Thérèse Pierre.
Ah ! Non, je ne dirai rien du Muguet rouge de Christian Bobin. Ses mots sont en porcelaine, si on y touche , on les casse tant ils sont précieux, tant ils sont élégants et fragiles. Lisez Christian Bobin pour son élégance, sa simple écriture enchanteresse et colorée
J’ aime beaucoup l’enthousiasme de Yvon lorsqu’il raconte son overdose des lectures de la médiathèque et qu’il présente son coup de coeur, L’île Haute de Valentine Goby. Vadim, un enfant parisien des Batignolles, juif et asthmatique se réfugie à Vallorcine (parce que pendant cette période de guerre, on arrête aussi les enfants juifs), dans une région de haute montagne, là où la nature règne en maître … Je ne vous en dis pas plus. Si, je dis encore que Valentine a écrit ce livre en résidence dans la vallée de Chamonix.
Lire, Lire, lire c’est la mission de M. Lecourt, parfaitement remplie, il a signé pour cela et j’ajoute à sa liste, « L’homme peuplé » de Frank Bouysse, un suspense métaphysique somptueux ainsi que, « On était des loups » de Sandrine Collette, prix Renaudot des lycéens et prix Jean Giono. En rentrant de la chasse, dans la cour de la maison montagnarde, Liam découvre des empreintes d’ours, le corps inerte de sa femme et sous elle son petit garçon de cinq ans….
Départ pour le Mississippi avec Tyffany Quay Tyson et son livre, Un profond sommeil. Une carrière, des esprits malveillants, trois enfants se baignent et bravent toutes les interdictions lorsque leur petite sœur disparaît. Les deux aînés bouleversés, parce que responsables, partent des années durant, à la recherche de la petite fille. C’est toute l’histoire de ce livre envoûtant dans lequel se mêle l’histoire d’une famille fracassée et l’Histoire, avec sa majuscule, d’un État sudiste comme le Mississippi.
Vous qui me lisez, apprenez qu’Arlette est déçue de sa lecture d’un autre Peter From, trop de dialogues, mais elle s’est empressée de lire « La soupe à la grenade » et « Solak ». À retrouver dans la dernière Grande Librairie. N’attendez pas.
Ai-je bien tout passé en revue ?Je l’espère. Mon stylo va parfois moins vite que vos propos exaltés.

Que les festivités qui s’annoncent vous soient douces, sereines, familiales, riches de projets pour 2023 et d’envies toujours plus grandes de mots à lire et à découvrir.

A vous, chers tous, mes souhaits de doux Noël et mes vœux de Bonne Année.

Au jeudi 11 janvier 2023 , même endroit même heure.

JM

Houx (dessin)