Atelier du 19 mars 2022

lundi 21 mars 2022, par Caroline Lanos

animé par Geneviève

1- Lister les villes, pays où vous avez vécu depuis votre naissance.
2- Ecoute de Né quelque part chanté par HK et les Déserteurs, en notant les mots, expressions, phrases, soit pour leur signification, soit pour leur sonorité....
3- Ecoute de Les passantes (Georges Brassens) chanté par HK et les Déserteurs.

1ère séance d’écriture
Cette femme à la fenêtre est votre personnage. Elle est né ailleurs qu’en France.
Racontez.
Vous terminerez votre texte par : Etre né quelque part, c’est partir quand on veut, c’est revenir quand on part (Maxime le Forestier)

4- Tirage au sort de photographies représentant des femmes ou des filles (Irlande, Yémen, Inde, Maroc...)

2ème séance d’écriture
- Ecrire un texte court décrivant la photo et présentant la situation.
- Ecrire un texte sous forme poétique suivant le modèle proposé ci-dessous ; C’est une liste dans laquelle parle la femme ou l’enfant de votre photo.

J’ai perdu en chemin
.....
.....
.....
.....
.....

J’ai égaré en route
.....
.....
.....
.....
.....

J’ai oublié sur un sentier
.....
.....
.....
.....
.....

Evidemment j’avais de la peine
Alors je me suis retournée
J’aj cherché de tous côtés
Mais tout avait disparu
J’avais grandi voilà tout.

(Marie Chat)

Une femme à la fenêtre
Voilà j’ai définitivement posé mes valises dans cette chambre. J’aime cette pièce, on dirait une bonbonnière infiniment rose et délicatement parfumée, une lumière tamisée joue avec les tissus mordorés, sous mes pieds nus un tapis de laine immaculée et ce lit à baldaquin merveilleusement désuet dont la couette douillette me tend les bras mais je résiste à cette sirène, ce n’est pas l’heure encore et pourtant je me sens lasse, lasse de tout ces voyages, de ces pays, de ces rencontres innombrables, que m’en reste-t-il aujourd’hui ?
Je suis née il y a longtemps dans un pays exotique, de cette époque je ne garde que le souvenir d’un ara au plumage chatoyant, son cri sonore et chevrotant me reste encore familier au creux de l’oreille. La vie est passée et à son crépuscule j’en suis profondément satisfaite, j’ai ri et pleuré, j’ai été heureuse et malheureuse, j’ai aimé et été aimée, j’ai connu la passion et j’ai haï aussi. J’ai côtoyé la beauté et la laideur, mes mains ont donné et pris, elles ont été caressantes, consolantes, jamais cruelles j’espère.
De tout cela il me reste un merveilleux kaléidoscope de couleurs, de sons, d’odeurs. Sur la table de nuit j’ai posé une seringue et dans son écrin repose une petite ampoule au liquide ambré, avec elle je vais faire mon dernier voyage, il est temps avant que mon corps ne me trahisse, je suis en paix et je prends plaisir à ce moment et à ce lieu. Par la fenêtre je le vois, lui, qui m’attend, il est accueillant ce cimetière aux tombes fleuries, bien alignées. Ma place est là-bas, troisième allée au fond à droite, à côté d’un saule pleureur qui ne versera pas de larmes mais m’apportera de la fraîcheur lors des étés de grande chaleur. Sur la pierre tombale seront juste gravés mon prénom « Augustine » et ces paroles d’une chanson de Maxime Le Forestier « Être née quelque part, c’est partir quand on veut, revenir quand on part ».

La photo :

Il fait nuit, sous une passerelle encombrée de passants, au milieu d’un bidonville, dans une échoppe éclairée, une mère et un enfant dînent.

J’ai perdu en chemin
La lumière des temples
La chaleur de l’amour
La tendresse de mon père
La douceur d’une caresse

J’ai égaré en route
Ma lampe magique
Mon tapis volant
Mon singe farceur
Mon merveilleux génie

J’ai oublié sur un sentier
La vache sacrée et
Le safran odorant
Le sac de riz
Les clochettes d’argent

Évidemment j’avais de la peine, je me suis retournée, j’ai cherché de tous côtés mais tout avait disparu.

Roselyne

Ambre se tient devant la fenêtre, son visage repose sur ses mains, elle repasse le film de sa vie. Elle est née au Danemark, dans ce pays si froid l’hiver. Elle appréciait de pouvoir skier tous les ans, de faire des balades en chien de traîneau. Elle appréciait de voir les flocons de neige recouvrir le sol et former un beau manteau blanc.
Par la suite, son père fût muté, ils déménagèrent en Espagne. Après le froid, place au soleil, à la mer. Par chance, ils habitaient à Malaga, elle pouvait donc aller se baigner en fin de journée ou le week-end, ou bien encore lire un bon livre sur un transat très confortable.
Alors qu’elle lisait, un jeune homme qui se prénommait Paul s’approcha d’elle et se mit à parler du livre qu’elle lisait, il l’avait déjà lu, il lui assura de ne pas lui spoiler la fin. Ils se retrouvèrent régulièrement pour évoquer des lectures ou tout simplement parler d’eux-mêmes. Petit à petit, des sentiments sont apparus de part et d’autre.
Pour son travail, Paul devait déménager à Madrid. Ambre décida de le suivre, mais à plusieurs conditions : aller skier tous les hivers au Danemark, aller à Malaga l’été pour les vacances et y retourner définitivement à la retraite. Paul a tenu ses promesses, c’est ce que Ambre se dit alors qu’elle a 70 ans. Elle regarde ses petits-enfants jouer dans le sable, elle n’a pas de regrets, elle ne garde que les bons souvenirs. Être né quelque part c’est être né quand on veut, revenir quand on part.

La photo :

Nouriah est marocaine, elle a 5 enfants. Elle est femme au foyer, elle prépare à elle seule tous les repas de la journée et s’occupe de toutes les autres tâches domestiques. Elle n’a eu que des garçons, elle ne peut donc pas avoir l’aide de ses enfants. Ceux-ci aident leur père dans son entreprise de pneus.

J’ai perdu en chemin
ma minceur
mon temps
mon argent
ma féminité
ma joie de vivre

J’ai égaré en route
mes ambitions
mes rêves
mes pensées
mes fleurs
ma vie

J’ai oublié sur un sentier
mon sommeil
mon énergie
ma vitalité
ma vie de couple
ma famille

Evidemment, j’avais de la peine alors je me suis retournée, j’ai cherché de tous les côtés mais tout avait disparu.

Laetitia

La femme à la fenêtre
Au loin, on aperçoit une femme à une fenêtre. Il s’agit de Virginie.
A un moment, elle se mit à penser d’où elle vient, où elle est née et dans quel pays elle a vécu. Elle se dit qu’elle est revenue à l’endroit où elle est née, en France à Toulouse exactement.
Enfant, à l ’âge de 10 ans, sa mère l’a emmenée avec elle, au Etats-Unis car elle avait eu une proposition. Sa mère est chanteuse mais inconnue en France. C’est pour cela qu’elle était partie avec sa fille, Virginie,
Après quelques-années, traquées par les paparazzis, elles ont fui l’Amérique pour aller vivre en Angleterres. Là-bas, Virginie a rencontré Henry, son premier amour. Par le plus grand des hasards, il s’agissait d’un Français qui rêvait de revenir en France. Virginie est soudain sortie de sa rêverie, son mari Henry vient de rentrer.
Elle le regarde et lui dit : « Bonjour chéri, tu as passé une bonne journée »
Henry lui répond :« Oui, je vais au sport ? à tout à l’heure »
Elle se met de nouveau à penser. Elle a de la chance, ce retour en France est beaucoup mieux que ce qu’elle avait imaginé. En effet, elle a le même don que sa mère, une superbe voix. Ici en France, elle fait quelques prestations dans des bars où elle est revenue grâce au désir le plus cher de son mari. Un sourire s’affiche sur son visage et elle se dit que finalement : « Être née quelque part, c’est partir quand on veut, et revenir quand on part. »

Nathalie