Atelier du 8 décembre

mardi 8 décembre 2020, par Caroline Lanos

Consigne de Geneviève

Petit clin d’œil à Marie-Hélène Lafon à qui vient d’être décerné le prix Renaudot pour « Histoire du fils ». 
Nous l’avions reçue il y a quelques années pour un week-end enrichissant au cours duquel elle nous a beaucoup parlé de son écriture, de ses auteurs favoris, de ses rythmes de travail, de son rapport à la langue qu’elle malaxe, triture jusqu’à obtenir l’expression juste. 

« Les Pays », de Marie-Hélène Lafon.
Fille de paysans, Claire monte à Paris pour étudier. Elle n’oublie rien du monde premier et apprend la ville où elle fera sa vie. « Les Pays » raconte ces années de passage.

« A la porte de Gentilly, en venant de la gare, on n’avait pas vu de porte du tout, rien de rien, pas la moindre casemate, quelque chose, une sorte de monument au moins, une borne qui aurait marqué la limite, un peu comme une clôture de piquets et de barbelés entre des prés. »

Consigne :
Votre découverte de Paris... émerveillements ? déceptions ? anecdotes ? à quel âge ? en quelle saison ? ..... 


TEXTES

PARIS , la capitale ! Je n’avais vu les monuments que sur mon livre d’histoire ou de géographie.
Ma marraine s’en alla habiter Chatou. Nous lui fîmes une première visite. Elle m’emmena dans la librairie de la rue du Général Collin et m’ offrit deux livres de la collection Rouge et Or. Un cadeau hors de prix !
Cette après- midi visite de Paris me dit-elle. On commence par le ZOO de Vincennes !
Le zoo de Vincennes ! Des animaux exotiques ! J’attendis l’après midi avec impatience.
Il fallut se rendre dans le 12 ième arrondissement ! Arrondissement. Un mot que je ne connaissais pas. Pas d’arrondissement à Fougères.
Nous pénétrâmes dans le zoo. Subjuguée, je découvris les animaux sans cages, sur des plages, dans des fossés pleins d’eau, sur des enrochements élevés. Je les voyais tout près de moi. Un muret me séparait des éléphants, d’une girafe, de quelques lions, d’ours et autres félins. Un grand rocher s’élevait au dessus du parc. Je pensais qu’il n’avait pas l’air très vrai mais je ne dis rien. Mon oncle et ma tante m’expliquèrent toute l’histoire du Zoo pendant la découverte. Je me crus sur la Terre
d’Afrique, que je ne voyais aussi que dans mon livre de géographie sous le nom de AOF et AEF .
Le découverte suivante fut un voyage en voiture dans Paris, les quais de la Seine et les bouquinistes, l’arc de Triomphe, la Tout Eiffel, Montmartre, l’Opéra Garnier, les Grands Boulevards disait ma marraine, le Printemps, le Luxembourg, l’Elysée. Je trouvais que la voiture allait trop vite. Je n’eus pas le temps de tout voir.
On entra dans le musée Grévin boulevard des Capucines , un nom qui m’enchanta. Les personnages sont de cire. Je ne sais plus qui j’y ai vu. Il y a si longtemps. Peut être Roland à Roncevaux ! Peut être ! Tout y faux et tout y est ressemblant . L’art du vrai-faux ou du faux-vrai.
La découverte de Paris, elle, fut vraie ! J’avais 7 ans.

Jacqueline


J’ai longtemps habité à une centaine de kilomètre de Paris. Ma sœur y vivait et je suis allée souvent la voir. J’ai pris mes premières leçons de conduite là bas !
Ma sœur est une fille des villes et moi de la campagne. Je ne me souviens plus de la première fois où j’y suis allée. Mais je me rappelle bien de la première fois où j’ai dû prendre seule le métro. Au lieu de m’expliquer son fonctionnement elle ne m’avait fait qu’une liste des stations par lesquelles je devais passer et à celle où je devais descendre. J’entrais dans un monde bruyant, inconnu, plein de monde aux visages fermés serrés les uns contre les autres, pressés dans tous les sens du terme. J’étais effrayée. Quand j’ai compris le fonctionnement du métro, je n’ai plus eu peur mais on y manque toujours d’air. Les bus ne sont pas mieux.
Paris m’apparaît toujours comme une ville grise, pas très propre. Une semaine dans la capitale et je ne rêve plus que de verdure, de calme et de tranquillité !
Pourtant il y a les musées, les expositions, les monuments. Mais que de temps perdu dans les transports pour se rendre d’un endroit à un autre !
L’hiver il y fait froid et humide. La Seine est gris anthracite et venteuse. Au printemps les pollens sont de sortie et l’été on étouffe dans le métro !!
Il y a cependant quelques endroits que j’apprécie : Montmartre et le musée Dali, les bouquinistes sur les rives de la Seine, l’Atelier des lumières dans le 11°, l’Île de la Cité et Notre Dame, le restaurant Bouillon Julien et son décor 1900 dans le 10°.

Il me faut une bonne motivation pour que je consente à m’y rendre : Une expo exceptionnelle par exemple et à condition de ne pas y rester trop longtemps.

Françoise