Atelier du 30 novembre

mercredi 2 décembre 2020, par Caroline Lanos

Consigne de Stéphane

Dix mots vous sont proposés ici, comme autant d’invitations au voyage, à la réflexion, au plaisir, à la poésie. Laissez-vous porter par le souffle de votre imagination…
aile, allure, buller, chambre à air, décoller, éolien, foehn, fragrance, insuffler, vaporeux

Certains ont déjà voyagé sur ces mots -là, ces dix mots, je vous le concède.
Mais les combinaisons étant infinies, je vous propose en ce lundi de fin novembre
de choisir la saison de votre voyage, (été printemps automne hiver)
et la période (au cours de votre enfance ou/ jeune ou vieil adulte / ou vieillesse)

Ecrire un texte ayant pour titre : Un voyage qui ne manquera pas d’air.
sur la notion de voyage réel ou imaginaire, dans une saison et une période de vie de votre choix,
en incluant les 10 mots cités et proposés dans le cadre de la nouvelle édition
« dis moi dix mots de la langue française ».
Et bonne évasion !

Pour vous imprégner des définitions vous pouvez vous rendre sur le site du ministère de la culture, fort instructif et généreux suivant :
http://www.dismoidixmots.culture.fr/ressources/la-thematique-dis-moi-dix-mots-qui-ne-manquent-pas-dair


TEXTES

Un voyage qui ne manquera pas d’air

Fillette, les yeux fermés
Tu voyages.
Dans ton lit de plumes
Tu t’envoles.
Sur l’aile d’une colombe
Désinvolte ton allure.
Pour sûr, tu peux buller
Tout à ton aise,
La nuit porte les rêves.
Une chambre à air pour décoller,
Les quatre saisons pour frissonner.
Éolien est ton ami,
Avec lui, toujours la récré !
La caresse de fœhn,
Aérienne et délicate,
T’as insufflé la légèreté.
Fillette, rêves-tu d’un augure vaporeux ?

Roselyne


Cet automne-là était aussi celui de mes jours enfuis
Il fallait partir, retrouver sous ses pas l’allure de qui va devant soi
Au spectre du poisson bullant dans son bocal imposer l’aile vibrante de l’oiseau
Trouver l’essor encore possible, décoller sur le rêve éolien derrière l’horizon vaporeux
Aimer la belle lumière d’octobre, la palette doucement éblouie lavée du voile poudreux de l’été
Sans craindre l’effet de foehn opposer le vol libre à la paroi du temps
Insuffler à la chambre à air que l’affaissement menace l’espoir de fragrances neuves
Doux effluves des feuilles tombées qui infusent
Promesse encore

Antoinette


Un voyage qui ne manquera pas d’air

Hiver. Qu’est ce que je fais là ?
Mon vélo a crevé j’ai la chambre à air dans la main.
Qu’est-ce que je fais en vélo ici en pleine montagne ?
Des flocons vaporeux tombent doucement sans bruit.
J’entends des chiens aboyer.
La peur s’insuffle en moi, je lâche la chambre à air et je laisse aussi le vélo à regret.
Mon beau vélo électrique dont j’ai si longtemps rêvé.
Mais avec cette neige que faire d’un vélo ?
Je prends quand même la batterie et je reviendrai chercher le vélo plus tard me dis-je.
Je marche, je m’enfonce dans la neige.
Je pense à mes ailes.
Je n’ai qu’à les déployer j’irai plus vite...
Je décolle, je vole à bonne allure.
Je double même un aigle qui a l’air surpris de me voir.
Je survole un parc éolien.
J’arrive au dessus d’une plaine.
Je sens des fragrances d’herbe mouillée.
Plus de neige, le foehn souffle agréablement.
Je me pose, je secoue mes ailes pour les débarrasser des derniers flocons qui s’y accrochent.
J’en profite pour buller un peu au soleil.
Le réveil sonne...
J’aurai bien volé encore un peu pour retrouver mon vélo.
Quel voyage ! Ça ne manquait pas d’air !

Françoise


Voyage...Voyage...

Gagner un voyage !
Le rêve !
Eh bien ! C’est arrivé. Ça m’est arrivé.
Destination « Tahiti » .
Le jackpot !
De quoi être dépaysée !
Dès que j’ai su que j’avais gagné le super gros lot, quelle force cela m’a insufflée ! J’avais des ailes.
Branle-bas de combat !
Au moins 3 bikinis pour briller de mille feux sur les plages, un grand chapeau pour buller au soleil, des vêtements, des chaussures, une robe vaporeuse pour danser le soir, la trousse et les serviettes de toilette, le parfum aux douces fragrances, le foehn pour le brushing, la bouée, une chambre à air donnée par mon frère (Je ne sais pas nager.). Le tout dans la valise ! Direction l’aéroport !
Quand j’ai vu l’avion, un DC8, grandiose ! Il avait fière allure.Le mastodonte a décollé. A travers le hublot, j’ai aperçu quelques éoliennes et j’ai commencé à planer. « Je m’voyais déjà . » : le sable chaud, la bamboula sous les tropiques... Je suis revenue durement à la réalité.
Des turbulences ! Beaucoup de turbulences !
Mais rien que de penser aux vahinés, aux paysages à couper le souffle, cela allait mieux.
Oui mais toujours des turbulences ! Énormément de turbulences !
Même en pensant aux lagons, c’était difficile.
Et quand l’avion a sérieusement piqué du nez, c’était plus que difficile.
J’ai écrit ce dernier mot : « survivre » (très important, la pensée positive !).
J’ai roulé mon papier et je l’ai glissé dans ma petite bouteille d’eau qui était vide. Je l’ai, soigneusement, rebouchée. J’ai pris ma chambre à air et je l’ai gonflée. Cela peut sembler puéril mais c’était affectif, mon frère, la famille... La bouée plus le gilet de sauvetage, cela allait peut-être faire !
Ensuite, je me suis mise à visualiser. Mon professeur de sophrologie dit toujours qu’il faut visualiser, que la visualisation c’est extrêmement important.
J’ai visualisé, visualisé des cocotiers.
J’aurais, sans doute, dû prier...

NB : Quelques heures après, une information à la radio :
Un DC8 à destination de Tahiti porté disparu

5 heures après, un communiqué à propos du crash :
Une survivante, sur la plage, près d’un cocotier, une bouteille à la main avec
encore autour de la taille, une bouée.

Nelly