Atelier du 18 novembre

mercredi 18 novembre 2020, par Caroline Lanos

Consigne de Roselyne

Aujourd’hui je vous invite à voyager avec Calamity Jane, figure romantique et incarnation de la femme émancipée (de son vrai nom Martha Canary, 1852-1903) dans une époque brutale, celle de la conquête de l’Ouest.
Voici une description de notre héroïne : « un trop large manteau de daim à franges, enserré par une lanière de cuir. Un pantalon en peau tout aussi informe retombant sur ses bottillons. Un chapeau en cuir à bords larges, posé de côté sur une chevelure tressée que l’on sait rousse. Surtout, une carabine Winchester tenue comme le prolongement de son bras ».

Je vous laisse à votre imagination pour raconter une de ses aventures... 


TEXTES

Calamity c’est un garçon manqué. Elle monte les chevaux le plus rétifs, calme les plus têtus. Elle chasse avec les hommes, toujours armées d’une Winchester et d’un Colt Navy. Elle se retrouve très vite orpheline et là les, aventures commencent.

En voilà une bien romantique et bien attendrissante.

C’est la conquête de l’Ouest américain dans les années 1870 . Ne sachant que faire, Calamity s’engage comme Eclaireur dans le Wyoming sous les ordres du général Crook et la rencontre de Sioux qu’il faut chasser de là, prendre leurs terres , les exterminer.
La bataille fait rage. Plusieurs soldats américains son tués. Les Sioux plus rusés , s’emparent des survivants , les font prisonniers avec la ferme intention de les scalper à vif et de leur broyer le nez. C’est la coutume !
C’est alors que le chef Sioux Red Bird endimanché de ses plumes colorées , passent les troupes en revue et découvre stupéfait, une jeune fille fort mal,habillée et pourtant, fort jolie sous ses grands cheveux frisés. Elle ne baisse pas les yeux à son approche. L’homme est beau, viril, brun . Son visage est peint des peintures de guerre . Il monte un cheval Mustang de la plus belle race, piaffant d’impatience.
Red Bird reste-là devant elle, subjugué, indécis. Puis, il fait sortir Calamity des rangs des prisonniers. Fait signe aux autres de s’en aller vers le village au creux de la vallée, avec les soldats de Crook.
Point n’es besoin de mots quand le regard dit tout .
Leurs chevaux font demi tour et filent bon train vers Reno au Nevada.
Là, ils se marièrent tout de suite, eurent beaucoup d’enfants et laissèrent joyeusement tomber la conquête de l’Ouest.
L’histoire dit que c’est une légende. Il est si merveilleux de croire aux légendes.

Jacqueline

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Appelez-moi Calimity Jane !

Salt Lake City, enfin, la ville des Mormons, la ville où je vais trouver un mari !
Je m’appelle Martha Jane et serai bientôt une femme respectable, mes parents me l’ont promis. Ils ont organisé cette épique traversée afin que je rencontre Wild Bill.
Nous avons traversé l’Utah, au cœur des montagnes Rocheuses, chevauché longtemps le long d’un grand lac blanc craquelé de sel sous une chaleur sanguine, dormi sous une arche délicate et galopé dans une vallée monumentale.
Ce ne fut pas une promenade. Nous avons repoussé les attaques des indiens Navajos, cinq hommes, dont mon père, sont morts, nous avons manqué d’eau, nos chevaux sont exténués.
Mais, au printemps, le désert est captivant. Les cactus sont en fleurs, le désert ocre se teinte de couleurs jaunes et violettes. Ces courageuses plantes retiennent l’eau dans leurs feuilles charnues. Leurs réservoirs nous ont sauvés.
Nous avons partagé le bivouac avec une reine fourmi, distribuant un venin délicieux et pondant cinquante mille œufs par jour.
Un serpent à sonnettes est devenu notre ami et notre réveille-matin.
Dans un grand canyon en forme d’amphithéâtre, nous avons assisté à une pièce de théâtre émouvante rassemblant un lézard noir et blanc, plusieurs pécaris et deux écureuils antilopes.

J’ai bientôt dix-huit ans, et je regarde les femmes de la ville de Salt Lake City. Elles ont de longues robes à crinoline. Elles marchent lentement, dignement, le long des grandes avenues, une ombrelle sous le bras.
Je reste des jours à les contempler de la fenêtre de cet hôtel miteux où nous nous reposons, quel ennui !

Mais, ce matin, je rencontre Wild Bill, il m’apporte le vent qui se lève, un foulard de couleur pour me protéger de la poussière et des chaussures avec éperon. Alors j’enfile mon pantalon de cuir, ma chemise à carreaux, je charge ma winchester et je selle mon cheval, Nous allons à la chasse aux bisons dans le Colorado.

C’est cette vie de nomade que je choisis, inventer chaque soir son toit de fortune, chercher et découvrir chaque jour sa route, et tracer ainsi sa destinée au fil du temps. Appelez-moi Calamity Jane !

Annie


Depuis le lever du soleil le troupeau de bovins traverse la grande plaine. Martha du haut d’une petite colline inspecte l’horizon. Elle sait qu’il faut être prudent car à tout moment les Indiens peuvent attaquer. Les autres cow-boys entourent le troupeau pour éviter qu’une bête se perde. Elle scrute la plaine, les hautes herbes, les quelques arbres. Elle a l’œil sûr. Elle a l’habitude c’est le troisième troupeau qu’elle convoie. Ils sont arrivés à bon port sans perdre trop d’animaux en chemin.
Elle écoute les meuglements, et tous les bruits. Elle a l’oreille fine. Sa winchester est à portée de main. Rien à signaler, elle fait descendre son cheval d’un petit coup de talon pour rejoindre les autres. Le soleil va bientôt se coucher, il est temps de préparer le camp pour cette nuit.
C’est Martha qui fait la cuisine. Les repas sont simples : haricots rouge, un morceau de viande séchée, café et whisky à volonté. C’est là, autour du feu quand tout le monde est réuni qu’elle devient Calamity Jane seule femme au milieu d’une quinzaine d’hommes. La plupart ne sont pas des gentlemans, beaucoup ne savent ni lire ni écrire. Martha a trouvé comment survivre dans ce milieu. Habillée comme un homme sachant très bien utiliser sa winchester, buvant et jurant comme eux. Ceux qui l’accompagnent ne voit plus la femme. Son visage ingrat l’aide à conforter l’illusion. Et puis elle a du caractère ! La vie n’a pas été douce avec elle. Martha a comprit très jeune qu’être une femme en ce temps là était un sacré désavantage. Alors devenir un homme se comporter comme tel c’était arriver à survivre quand on a personne pour vous aider, vous protéger, vous aimer. Et surtout quand on n’a pas le modèle de sa mère pour vous construire.
Dans la journée seule sur son cheval, devançant le troupeau en éclaireur, elle est Martha. Elle réfléchit à la légende qu’elle est en train de fabriquer pour exister. Car Martha avant tout veut vivre libre. Et le soir elle oublie Martha avec le Whisky pour faire briller Calamity Jane et rire avec les cow-boys.
Demain il faudra reprendre la route, affronter les éléments et les imprévus . Pour le moment Martha enroulée dans sa couverture s’endort auprès du feu en écoutant les coyotes, le souffle des bêtes et le chant des étoiles.

Françoise


Consigne du mercredi 18/ Roselyne

Je m’appelle Calamity Jane, enfin on me surnomme comme ça.
Mon nom de naissance est Martha Jane Canary, un tantinet sérieux.
C’est fou qu’on puisse en oublier presque son prénom. Martha ?
Je porte toujours « un trop large manteau de daim à franges,
enserré par une lanière de cuir. Un pantalon en peau tout aussi informe retombant sur ses bottillons. Un chapeau en cuir à bords larges, posé de côté sur une chevelure tressée que l’on sait rousse. Surtout, une carabine Winchester tenue comme le prolongement de son bras ».
Je fanfaronne et parle fort avec les hommes en général. Mais les blessures dans ma chair me font terriblement souffrir. J’aurais aimé naître homme. Je préfère dire que je suis une « fille réussie » qu’un garçon manqué.
J’ai conduit des diligences, convoyé des bœufs, posé des rails, infirmière, messagère. De la gouaille, une bonne défense contre les envahissements dans un monde rude où la place d’une femme n’est pas dans la revendication. J’ai du boire plus que de coutume. Cet alcool frelaté qui au début m’apaisait, m’a bercé de douces illusions. N’être qu’un clown triste que la lutte a épuisé. On ne se remet jamais d’avoir laissé son enfant. Combien j’ai rêvé cette fille, ma fille abandonnée, jamais oubliée.
J’ai inventé notre relation, construite de mots, de confidences, d’histoires, d’épanchements, de rêves espérant qu’un jour, un paquet de lettres, une correspondance me relie à elle. Entre mythe et réalité, qui décide ?

Stéphane.