Atelier du 3 novembre

lundi 9 novembre 2020, par Caroline Lanos

Consigne de Geneviève :

Dans un premier temps un petit jeu d’écriture et dans un second temps, une consigne un peu plus longue. 

Jeu d’écriture : acrostiche
Le principe est de rechercher tous les mots autour du voyage, ce peut être des noms, des adjectifs, des verbes évoquant des lieux, des émotions... A vous de choisir votre registre. 
V (éviter le mot voyage et ceux de la même famille)
O
Y
A
G
E

Pour le plaisir, une petite citation : 
"Il n’est rien de plus beau que l’instant qui précède le voyage, l’instant où l’horizon blanc de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses."
Milan Kundera

Consigne du jour : 
Vous partez pour un tour du monde 
Votre valise est quasi vide, vous la remplirez au fil des jours.
Quel moyen de transport choisissez vous ? 
Quels pays traversez-vous (réels ou imaginaires) ? 
Quelles sont vos découvertes, vos rencontres ou vos déceptions
De retour, lorsque vous ouvrez votre valise, qu’avez-vous rapporté ?

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TEXTES

Virée
Orientale
one daY
j’irAis là-bas
vers saïGon
la pErle de l’extrême orient

« Il n’est rien de plus beau que l’instant qui précède le voyage, l’instant où l’horizon blanc de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses. » Milan Kundera

Consigne :
Vous partez pour un tour du monde. Votre valise est quasi vide, vous la remplirez au fil des jours.
Quel moyen de transport choisissez-vous. Quels pays traversez-vous réels ou imaginaires ?
Quels ont vous découvertes ? Vos rencontres ou vos déceptions ? De retour qu’avez-vous rapporté 

Je suis partie
à dos d’oiseau
à dos de libellule-Hulot
à pas de campanule
jusqu’à la maison je suis allée
J’ai rencontré la mère
assisse à ses tisons
elle cousait des linceuls
et tirait au rouet
j’ai demandé à boire
à boire et à manger
j’ai perdu la mémoire
à force de voyager
à force de tour du monde
à dos d’oiseau
à dos de libellule-hulot
à pas de campanule
dans ma valise j’ai ramené
un linceul de la mère
tout neuf et tout brodé
pour l’horizon tout blanc
qui dira ses promesses

Jacqueline
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Valises des grandes, des petites
Ouverture vers l’inconnu
Y aller ! partir
Avion : prendre de l’altitude, s’envoler, être ailleurs
Gare : train, bus, trajet, aller d’un point à un autre, parenthèse
Émerveillement, nouveauté, rencontres

Les billets à la main, elle vient de quitter l’agence de voyage. Elle est déjà partie, son esprit est ailleurs, le voyage a commencé. Elle marche d’un pas léger, le sourire aux lèvres.
En rentrant chez elle, Madelaine retrouve la valise vide, grande ouverte sur son lit. Elle l’avait sortie avant d’aller chercher ses billets. Elle savoure à l’avance le plaisir qu’elle va avoir à la remplir dans les prochains jours. Elle a une semaine pour cela. La jeune femme sourit en voyant Théodule, le chat, assis sur son derrière à côté de son bagage !
« Ben non, mon vieux tu ne pars pas avec moi, c’est beaucoup trop loin pour toi. Et là bas je ne crois pas qu’il y ait des souris. Je vais dans le désert ! »

Au fil des jours la valise se remplit : grands foulards, casquette et chapeau pour se protéger du soleil, une gourde en métal pour l’eau, pantalons larges et chemises de coton aux manches longues sans oublier la crème solaire. Chaussures de marche, espadrilles et sandales. Un guide de voyage sur l’Algérie, et trois livres qui attendaient depuis longtemps dans sa bibliothèque. Plus toutes les petites choses indispensables.

Madelaine est dans l’avion, il survole Alger la Blanche. Les 4x4 garés devant l’aéroport embarquent le petit groupe d’une dizaine de personnes dont elle fait partie. Le désert les attend pour une première nuit sous les étoiles. Les véhicules roulent sur l’asphalte surchauffé par le soleil. Entre l’Ermitage du Père de Foucauit et Tamanrasset les 4x4 ont quitté la route pour filer, plein Est dans les sables. Ils s’arrêtent auprès de deux grandes tentes de toile dressées au pied d’une dune. Quatre Touaregs sont assis autour d’un feu. On offre du thé aux arrivants. La nuit tombe vite et le ciel se couvre d’étoiles. Le silence du désert n’est seulement rompu que par le cri d’un fennec.
Huit jours pour Madelaine à la découverte du Sahara à pied ou à dos de chameau et le soir palabre avec les Touaregs autour du feu en sirotant leur merveilleux thé à la menthe qu’ils transvasent de la théière aux petits verres plusieurs fois avant de le boire très chaud.

Madelaine, Théodule sur les genoux, regarde les photos qu’elle a prise pendant son voyage. Sur la table basse devant elle les petits trésors qu’elle a rapportés : un pot en verre rempli du sable du Sahara, une croix du Sud en argent avec en son centre une petite pierre verte, un anneau en or rouge incrusté de filigrane.
Elle ouvre le pot et le respire : un peu de l’odeur du désert. Elle ferme les yeux et de nouveau elle est là bas assise autour du feu, ne lui manque que le goût du thé à la menthe.

Françoise
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Visiter
Observer
Yourte
Avion
Girouette 
Émerveillée

Voyage dans mon monde imaginaire

Me voilà partie à explorer mon monde imaginaire.
Pour cela, je me décidai à prendre le train. Mais pas n’importe lequel, celui-ci disparaissait une fois qu’il démarrait pour ne pas être vu par d’autres voyageurs qui prenaient un autre train.
Je commençai par découvrir le pays des fées. Ce pays était en fait une grande forêt avec de grands arbres ornés de feuilles de toutes les couleurs et des fées qui volaient et sautaient d’arbre en arbre. Mais pour les voir, il suffisait de vraiment croire à leur existence. Apparemment, j’y croyais vraiment car je les voyais. Quel émerveillement, quelle joie de les voir ! elles semblaient si petites. Une d’entre elles me donna plusieurs choses que je mis dans ma valise.
Ma deuxième destination était le pays des elfes. Je fus assez surprise par leur peau si claire, leurs longs cheveux et leur bienveillance. Le paysage était tellement magnifique que j’en avais les yeux éblouis. Les elfes se montraient facilement sans aucune crainte d’être vus, même par des personnes qui auraient pu ne pas y croire. J’avais ramassé quelques trucs et je les avais mis dans ma valise. J’étais partie avec un tel regret de les quitter que des larmes avaient coulé sur mes joues.
Ma troisième destination était le pays du prince charmant. Quand j’arrivai, je fus accueillie par un cheval blanc avec une superbe crinière. Il me montra le chemin vers un château gigantesque. J’avais l’impression de rêver. Le prince charmant était maintenant là devant moi. J’étais envoûtée par tant de beauté que j’en avais le souffle coupé. Mais très vite, je m’aperçus que ce n’était qu’une illusion. En parlant avec lui, je vis qu’il était tyrannique, insolent, dur et méchant. Vous imaginez ma déception. Je décidai donc de partir sur le champ sans même me retourner.
Ma quatrième et dernière destination était un pays qui était sur des nuages. Le plus étonnant voyage car en temps normal impossible de pouvoir marcher dessus. Mais là, c’était possible car mon voyage était un voyage autour du monde imaginaire, autour de mon monde imaginaire. J’avais même rencontré un être extraordinaire, indescriptible, et d’une grande gentillesse. Il m’avait promis de venir me voir dans mon pays. Je repartis donc le cœur léger.
Je revins de ce voyage la valise pleine de souvenirs. En l’ouvrant, je découvris, une baguette magique, une paire de chaussures minuscules, une bague horrible, un livre, un cailloux, une branche avec des feuilles de toutes les couleurs, un joli tableau, un truc qui ne ressemblait à rien, une jolie bague ornée d’un diamant et des souvenirs plein la tête.

Nathalie
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Visiter en
Ouvrant les
Yeux
Avec
Gourmandise
Évidemment

Un tour du monde
Partir pour un tour du monde
Euphorisant certainement
Mais aussi bien fatigant
Partir pour un tour du monde
En fauteuil, c’est plus reposant
Pas de valise à remplir
Juste fermer les yeux
Sans s’assoupir
Rêver la destination
La douce folie de l’Italie
Devenir Colombine
Au carnaval de Venise
Puis la magie de l’Egypte
Croisière sur le Nil
En felouque à Louxor
Plongée vers Katmandou
Peace and love
Ambiance mystique
Traditions au Japon
Cérémonie du thé et kimono
Faire trempette dans un onsen
S’incliner et dire « arigato »
Survoler la Sibérie
Sentir le froid glacial et
Chanter à tue-tête
La chanson de Lara
Retrouver Michel Strogoff
Et sauver Irkoutsk
Survoler la Suède
avec Nils et ses oies sauvages
Merveilleux voyage
Rentrer chez soi
Ouvrir les yeux, bien fatiguée
Dans sa paume
Trouver une plume.

Roselyne
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Acrostiche

Voile
Ouverte à tous les souffles
Yole tendue vers le large ses
Avirons prêts à plonger vers l’ailleurs
Garder le cap ou l’oublier mais partir
Espérer à l’horizon la rencontre

Tour du monde

« Tu ne vas pas y arriver » me dit le chat de sa flaque de soleil au pied de ma valise ouverte.
Mais je l’ignore. Je réfléchis. Il faut des vêtements très chauds pour la grande altitude et les pays du nord. Un peu moins pour les zones tempérées où je serai à l’automne ou même l’hiver. Un peu moins encore pour… pfff… En tout cas des shorts et des tee-shirts pour l’été, l’Italie, le désert. On s’en fiche, non ? Allez, je prends un peu de tout, n’importe quoi, ou tiens, trois fois rien, je trouverai sur place.
Quoi ? C’est facile de rironner quand on ne bouge pas de son panier. Alors c’est dit, un petit assortiment et on ne parle plus de fringues. Et puis des jumelles, une brosse à dents, des lunettes de soleil, quelques bouquins, des bottes, une boussole… Quel ordre ? Pourquoi ça serait plus facile ? Tu m’embrouilles, dors !
D’abord on a toujours trop de trucs et sur place on s’aperçoit que ça ne sert à rien. Des jambes pour marcher, des sens pour...sentir, et voilà. De quoi ils ont besoin les paysages fabuleux d’Irlande, les sables du Sahara, les cerisiers du Japon, les landes écossaises, les fjords, les canyons, les temples d’Asie, les lacs gelés de Sibérie, les ruines d’Egypte, la faune du Kénya ? Ah, ça t’en bouche un coin. Tu ne dis plus que je vais dans tous les sens… Dangereux ? Mais non, je ferai attention, tu me connais.
Allez zou, on ferme. D’abord il faut laisser de la place pour ramener des souvenirs : l’odeur des terres chaudes, le bruit du vent sur la banquise, les couleurs des marchés d’Afrique, le sourire des gens dans cette petite île grecque, le vertige de l’inconnu qu’on découvre, le roulement du bateau dans la nuit. Ah si ! Si. Si, je t’avais dit que je prenais le bateau. Partir pour moi, c’est embarquer, voir disparaître derrière soi le lieu qu’on quitte, n’avoir bientôt plus d’horizon que l’eau, puis voir une autre terre apparaître, se rapprocher doucement. Et tu accostes. Le pied !
Quoi c’est pas trop tôt, t’aimes pas l’eau ? Tu ne crois tout de même pas… ? Si ?
Ok, on prend ton panier. Et on laisse la valise.

Antoinette
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Vogue la verve en vadrouille
Où ondule l’océan d’outremer
Yack ou Mister Yole plein les yeux
Aux abordages attristés de l’anachorète
Guide la Gélinotte Glaz en goéland graffiti
En entier, encore toute émoustillée et éberluée.

Un tour du monde.

« Voyage avec deux sacs. L’un pour donner l’autre pour recevoir. »
L’ai-je rêvé depuis si longtemps ? Serait-ce un voyage par procuration ?
Envie de vous raconter un jour un voyage, celui d’un couple sur son bateau.
J’avais été émerveillée, impressionnée par ce départ.
Je ne voyais pas les plages et paysages idylliques, les apéros au soleil couchant.
Je sentais l’odeur de l’humidité, le sac de couchage froid, les nuits sans lune et sans sommeil agrippés à la barre... L’ondulation chaotique d’une mer déchainée.
Pourtant tu l’as écrit : « Rien n’est plus beau que l’instant qui précède le départ,
l’instant où l’horizon blanc de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses. » toi, Milan Kundera.
Je tourne dans ma tête. Et reste plombée sur le sol. Même en pensée, impossible de partir. Ce n’est pas le jour. Ce n’est pas l’heure. Ce n’est pas « l’instant d’avant » qui me manque... Est-il question de désir ? Un temps long qui paralyse. J’ai peur parfois que ce corset éclate tant il m’enserre. Il me semble souvent d’un tour de piste,
d’un essai. J’ai raté l’heure de départ. Je veux croire aux ports d’attache,
ceux que je m’invente ; et dans ma valise, un condensé de mots, d’images colorées de ciel, de mer, des fleurs du littoral. Des images qui défilent, le nez écrasé sur la vitre, c’est flou tant les larmes coulent, la train plus que le bateau finalement. Mais ça,
ce sera une autre histoire.

Stéphane