LGL du 12 mars 2020

lundi 23 mars 2020, par Frédérique Niobey

Jeudi 12 mars 2020 .

Du café de PARIS, 19 heures.

- J’ oublié mon livre !
- Va vite le chercher, Jacinthe, c’est tout près , chez toi ! J’aime trop quand tu lis à voix haute !
Qui fut dit fut fait ! On attendait des renforts qui n’arriveront pas, alors que Jacinthe revenait avec Les sept plumes de l’aigle de Henri Gougaud.

Mercredi 18 mars : jour 2 du confinement
J’en ai perdu le sens des réalités et laissé LGL en plan, tétanisée et incapable d’écrire le moindre mot. Ce qui arrive est ENORME . Je ne peux me retenir de le dire afin de reprendre mes esprits là où je les ai laissés jeudi soir et lundi soir. En vrac ! En friche !
Revenons en donc à nos lectures de façon cohérente, si toutefois il se peut.
J’en était aux Sept plumes de l’aigle. Un joli récit initiatique de Henri Gougaud publié en 1995. Luis est argentin et orphelin. Sa mère est une indienne Quechua. Avant de mourir, elle laisse en testament à son fils un savoir qu’elle détient depuis des millénaires. Est-ce pour la retrouver que l’enfant part sur des routes aventurières et qu’il rencontre un chaman au plumage de renard. Les sept plumes d’aigle sont les sept secrets de la vie. Luis n’est pas un personnage fictif. L’auteur du récit l’a rencontré. Son voyage, plein de poésie et de magie, a bien eu lieu, un jour, autour du MachuPichu.
Calés dans les faux fauteuils XIX ème, autour du guéridon de la même lignée, on reparle de Cécile Coulon, de la ferme isolée au bout d’un chemin qui s’appelle Paradis, d’Emilienne qui vit là avec deux petits enfants. Un livre dont le format est très agréable, qui passionne Yvon qui en parle si bien. On reparle Des jours viennent et passent de Hemley Boom, de Valentine ou la belle saison de Anne -Laure Bondoux . Un retour dans une maison d’enfance. Un secret de famille.
Elle, le gibier est un roman policier de Elsa Vix, édition du Rouergue : trois jeunes gens hyper diplômes , donc inemployables et désespérés rentrent dans l’univers impitoyable de l’entreprise, obligés de prendre n’importe quel boulot pour survivre. . Taillables et corvéables à merci jusqu’à l’épuisement .
Samedi 21 mars : jour 4 du confinement
Vais-je en finir avec ce compte-rendu ? Ce virus a la chic pour faire de moi une chiffe molle .
J’ai encore à vous parler du Télégraphiste de Chopin de Eric Faye aux Editions du Seuil.
A Prague une habitante reçoit chez elle un pianiste compositeur célèbre qui lui dicte ses partitions...Frédéric Chopin !
Les circonstances hallucinantes et irrespirables nous entraînent aussi vers la musique. Laissez-vous allez vers les Nocturnes et les Mazurkas, la valse de l’adieu, le prélude N° 28 , du grand Frédéric, pour vous gaver de romantisme.
Je ne sais plus qui disait : Chopin joue de l’âme. J’ai toujours trouvé cela très beau.

Toutes les médiathèques sont fermées !!!
C’est pas très bien écrit ? J’en conviens. Tant pis !
Chaque drame national ou mondial à son roman : Relisez la Peste de Camus pour le confinement de Oran, pour la lutte contre le nazisme, pour son humanité.

Cette épreuve si puissante me renvoie au peu d’importance de la vie qui me reste, à la beauté de mon jardin potager et me fait tant trembler pour celle qui est passée par moi.

AD MOX ! JM