LGL du 10 octobre 2019

jeudi 24 octobre 2019, par Frédérique Niobey

Mardi 21 octobre, l’après-midi.

Voilà ! Voilà ! Vous êtes impatientes et impatients de me lire ? Si, je le sens. Vous vous dites, elle est en retard dans ses écritures. Que se passe-t-il ? Et j’aime à penser que vous craignez pour moi !
Je l’avoue, je traîne. Jacqueline et sa mort m’ont chamboulée . Le clavier est resté muet.
Venons en tout de même au fait, c’est à dire aux coups de coeurs de la soirée du 10 .

Le mien pour commencer. Je suis fan de Modiano, fan de son écriture et de tous ses romans, de la quête indéfinie et mélancolique de son identité, de la façon qu’il a de m’embarquer à travers les rues de Paris, les rues de sa vie, fan de cet esprit des lieux aux noms si précis, aux descriptions pointues et mystérieuses si simples sans fioritures. Lisez ou relisez « Pour que tu ne perdes pas dans le quartier ». Justement on se perd et c’est cela qui est bien.

Les coups de coeur de Jacinthe, Chantiers de Marie- Hélène Laffon et ses réflexions sur l’écriture qui passe par le corps tout entier, devient charnelle et L’oeil le plus bleu de Tony Morrison. Quatre saisons pour un récit sur le monde noir en Amérique. Une petite fille noire et laide voudrait voir le monde en bleu, alors il lui faut des yeux bleus. En refrain , une comptine à chaque saison. On n’explique pas qui est Tony Morrison. Lisez aussi Beloved. On ne sort pas indemne de ses romans.

Le coup de coeur d’Annick : Le dernier des nôtres de Adélaïde Clermont-Tonnerre. Le coup de foudre à Manathan d’un séducteur , à l’allure très germanique, pour une artiste peintre. Une histoire lourde d’émotion et de secrets de famille en rebondissements peu à peu découverts Cinq prix littéraires en récompense.

Le coup de coeur de Catherine : L’Ange aveugle de Tahar Ben Jelloun. Un roman sur la mafia, une tragédie singulière. Je ne sais plus comment on en vient à parler d’une cafetière introuvable, de La part manquante de Christian Bobin, de Kalil Gibran « nos enfants ne sont pas nos enfants » dit-il, de Vincent Menier, le photographe qui avec Sylvain Tesson et leur panthère des neiges nous ont toutes subjuguées le soir de la Grande Librairie du beau François.

C’est un peu bref dites-vous. C’est juste. De plus , j’ai peur de m’embrouiller !!!!
J’en termine pourtant sur ces mots de Jacqueline . Ils plairaient à Sylvain Tesson parce qu’ils sont aussi les siens lorsqu’il dit que l’on a la nature sous les yeux même en Ile de France au pied d’un arbre. Ils sont aussi les mots épurés de Patrick Modiano.
« C’est un paysage que j’ai sous les yeux...Cette beauté si simple faite de presque rien, à la fois bouleverse et apporte un sentiment de paix et de plénirude. »
L’immobilité, le silence, l’attention, la discrétion, la patience.
Battements d’un coeur pour la Nature .

Au jeudi 14 novembre. Même endroit . Même heure. D’ici-là, belles lectures.

JM