LGL du Café de Paris,14 juin 2018

dimanche 24 juin 2018, par Webmestre

19h.The last one !

Les fauteuils en skaï marron se resserrent. Les accoudoirs lisses se touchent, se frôlent. Tous en ronde soudée. Pourtant, personne ne leur a rien dit sur ce dernier jeudi. Leurs âmes de fauteuil habituée à nous recevoir ont délicatement tout compris.
Les objets que l’on pense indifférents et figés on une vie intime et des attentions inattendues.
Ce soir dans les fauteuils, Sarah, Stef et ses Tucs dans leurs porcelaine de Sèvres intemporelle, Geneviève, Jacinthe, Nelly et Annick. Temps suspendu pour le jour du dernier jour. On rentre dans les livres. Les titres défilent. Les pages se tournent, les poèmes se lisent, les voix s’entrecroisent, se tissent, douces, délicates, claires, profondes, assurément partageuses.
Voix en ronde comme les fauteuils.
Thomas More apparu avec son livre Utopia paru en 1516, fondateur de la pensée utopiste précède Ugo Bellagamba, écrivain de science fiction chère à Sarah qui lit un passage de la Cité du soleil et autres récits héliotropes. Un travail sur l’uchronie aux éditions Folio FS. Qu’est ce que l’ uchronie ? C’est un récit d’évènements fictifs écrits à partir d’un point de départ historique , une utopie appliquée à l’Histoire, une réécriture de celle-ci. Imaginons que le nez de Cléopâtre ou bien que Marie-Thérèse d’Autriche n’eût poin de bébé noir parce qu’elle avait mangé trop de chocolat...
On pourrait aussi mettre en scène des variantes de nos histoires personnelles. N’est ce pas Sarah ?
Revenons dans les fauteuils. On reparle de Gilles Marchand, Une bouche sans personne, de sa façon fantaisiste et camouffleuse de tricoter passé dramatique et présent amical, de Ahmed Kalouaz venu à la librairie de Liffré, de sa sensibilité, de ses frères et sœurs morts qu’il porte en lui, de Emilie Dickinson poétesse américaine, de Son goût de la campagne aux éditions Mercure de France, de Cent poèmes pour voyager qu’il est bon d’avoir sous le coude par ces temps de trains immobiles.
Nelly trouve des trésors de lecture dans les boites à livres de la ville. Axel Khan s’y était réfugié avec Robert Surcouf. Une belle façon de se lancer dans l’uchronie. Que se racontèrent-ils en attente derrière les petites portes de verre qui auraient bien besoin d’un coup de chiffon ?
Si vous n’avez pas lu Elena Ferrante, le temps des vacances se prête à plonger dans ses quatre romans pour découvrir les vies tumultueuses de Lila et Léna dans la violence napolitaine et machiste-maffieuse de l’Italie d’après-guerre. Aux Editions Gallimard. En poche aussi pour les trois premiers, L’amie prodigieuse, Le nouveau nom, Celle qui fuit et celle qui reste.
L’enfant perdue vient de paraître.

Belles et douces vacances, belles et douces lectures à tout le monde. JM

Pour voyager, loin, il n’y a pas de meilleur navire qu’un livre. E Dickinson.