Texte de Franck C

samedi 19 mars 2016, par Webmestre

Comme dans une meule ...
Je n’avais plus un clou et faillis même renoncer à trouver l’enseigne annoncée au café Internet sur lebonfoin.fr, mais grâce au vent qui fit grincer et battre sa plaque métallique contre le mur, je tournais in extremis la tête vers l’étroite ruelle où elle se cachait. C’était bien là, en haut de la ville, et donc bien vrai qu’il existait un "Cabinet des petits tracas", dans ce département où, pour tout remède et maintes circonstances, ou comme on dit "en cas de pépin", on vous ressasse le même conseil : "Mangez des pommes".
J’entrai donc prudemment, après avoir pressé deux fois une sonnette qui ne sonna pas.
Je me trouvai face à une deuxième porte aux vitres brouillées qui annonçait un pièce très lumineuse. Je tournai lentement la clanche, aussi silencieusement que dans un cabinet médical, et constatais que personne n’attendait.
La grande baie des fenêtres dominait un vaste paysage séparé en deux par la rivière. Chose étonnante, il n’y avait aucune revue sur la table basse, mais quelques tartines de pains et un trognon de pomme dans une coupelle. Il semblait ne pas avoir eu le temps de se brunir. D’ailleurs, de l’autre côté de la troisième porte, capitonnée, des voix animèrent soudain un échange assez soutenu dont je ne parvins pas à distinguer l’ambiance ...Etaient-ce des rires ou des pleurs ?
Je commençai à me demander si je n’eus pas mieux fait de sonner chez quelques habitants, après ma chute sur un ponton au bord de la rivière où mes papiers et clés étaient probablement tombés. Je m’en étais rendu compte un bon moment après avoir surtout senti une bonne contusion à l’épaule, un peu coincée, sous ma chemise en outre très déchirée. Bref, je regrettais déjà d’être sur le point de solliciter les services du couple mentionné sur la plaque, mais pas sur internet : une couseuse et un fakir.