LGL du Café de Paris, jeudi 11 juin 2015

dimanche 19 juillet 2015, par Frédérique Niobey

La Grande Librairie du 11 juin 2015 au Café de Paris

En décalée. Aujourd’hui 4 juillet. Le temps se compresse.

Les présents sont Paule, Jacqueline R, Jacqueline M, Catherine, Stef. Franck G, L’arrière -garde fidèle au poste jusqu’au bout.
Une première pour deux sœurs / Nadia et Marinette.
Forcément je lance, tentée : « Delphine et Marinette ! »
Cela ne crée pas l’effet escompté.
Delphine et Marinette ! « Les contes du chat perché » de Marcel Aymé ! Le loup qui rentre dans la maison et joue avec les filles tandis que les parents fermiers et taiseux sont partis faire leurs courses !
Cela ne vous dit rien ?
Les contes bleus les contes rouges ? Les animaux de la ferme qui parlent aux deux gamines
Les boites de peintures. ? … Rien . Les fondamentaux pourtant !
Du coup, je suis allée en visite chez Google et j’ai découvert que M. Aymé a écrit ces contes « pour les enfants âgés de 4 à 75 ans » en 1934. Heureusement pour moi je les ai lus ! Pour un peu il ne me restait pas assez de temps... Courez-y. C’est super ! On pense à La ferme des animaux de G Orwell.

Franck n’a pas apporté de livre. Il écoute.Concentré.
Nadia Viret a écrit un livre « Sa mort m’a mise au monde ». Et ça n’est pas rien que d’écrire un livre, de le voir se transformer en un bel objet réel, de le toucher, l’ouvrir, le fermer, le caresser.Un témoignage coup de poing jaillissant, bouleversant, d’une vie de petite fille auprès d’une sœur handicapée remplie de joie de vivre, d’espérance et de foi en Dieu. Il se trouve sur le comptoir de la librairie Mary ou chez Henry des Abbayes.
J’ai beaucoup aimé « Hadriana dans tous mes rêves » avec un H comme dans Haïti de René Despestres, aux éditions Gallimard, enchaîne Paule. Un écrivain haïtien, poète, romancier, universitaire à la Sorbonne. Expulsé de France pour ses prises de position anticolonialiste. Dans ce livre l’auteur s’inspire de ses souvenirs d’enfance à Jacmel. Une ville en carnaval, dans le monde mythique et magique de la croyance populaire du vaudou. Trois mouvements dans ce roman comme dans un concerto qui fait revivre une mariée (Hadriana, morte en disant « oui ») sous la forme d’un zombie. Une écriture à la croisée des langues « français-anglais-espagnol-créole », chargée d’images très fortes crues, érotiques. Violentes. L’auteur reconnaît ses difficultés avec la langue française « la colonisatrice ». Il prend toutefois le parti du français mais conserve le créole.
On retrouve cette célébration du merveilleux de la femme créole dans « Alleluia pour une femme-jardin » Goncourt de la Nouvelle en 1982 du même auteur.
Livres de Jorge Amado , brésilien né dans l’état de Bahia, vous sont vivement recommandés, ajoute Jacqueline R. Dans le même esprit que les précédents.
Pour changer un peu, j’ai là, une BD des Editions Casterman, explique encore JacquelineR. Retour à l’enfance dans le tome 1 de « Quartier lointain » qui traite de l’attachement à la famille. Au détour d’un voyage d’affaire, lors d’une visite sur la tombe de sa mère , le narrateur est.projeté dans le passé. Invitation à la rêverie nostalgique de l’enfance. Maître du manga, Taniguchi en détourne les codes pour mieux se rappeler ses jeunes années..

Catherine, notre bien-aimée présidente, a lu « le dernier gardien de Ellis Island »écrit par Gaëlle Josse édité par Noir sur Blanc collection Notabilia. Un très beau roman bourré de poésie et d’émotions. NY 3 novembre 1954 ; le centre d’immigration de Ellis Island ferme ses portes. Le directeur reste seul dans ce lieu déserté....
Et puis j’ai lu aussi « Le liseur du 6h 27 » de Jean- Paul Didierlaurent, Editions Au Diable Vauvert. Un premier roman d’un auteur inconnu. Un démarrage fulgurant. Dans le livre un ouvrier de l’usine broie les livres invendus au moyen d’une énorme machine Zerstor 500. Dès qu’il en a la possibilité, Ghuylain sauve quelques pages et leur redonne vie en les lisant à haute voix dans le train du matin qui le conduit au travail...

Le commentaires vont bon train sur ces usines qui lapident les livres dont personne ne veut.
C’est alors que Jacqueline R écrit sur mon cahier( je ne comprends rien vraisemblablement !!! :) Bohumil Hrabal « Une trop bruyante solitude » Hanta, le personnage de l’ histoire, travaille à la presse d’une entreprise qui détruit des tonnes de papiers, gravures, livres, au temps de la répression communiste. A rapprocher du livre précédent..
Arrive Françoise.. Elle nous a vus par la fenêtre. A fait demi-tour. Nous rejoint. Tandis que Marinette explique l’émission littéraire de la radio« La Petite étagère » et que Stef enchaîne sur les livres d’ Adrienne Lebusa coécrit avec Yves Pinguily.
Nous les avons rencontrés tous les deux au Coq au moment de la semaine des femmes.
J’ai lu « Le bleu du ciel biani, biani ». C’est magistral !
Et c’est « Ecrire d’amour à 20 ans » de Gwenaëlle Abolivier. Aux Edtions « A dos d’âne » Ils ont 20 ans, ils sont écrivains, musiciens poètes, artistes ou inconnus, simples soldats de la première guerre mondiale, ils sont amoureux ils écrivent des lettres enflammées avec fougue douleur force d’aimer... s’enflamme notre épistolière.
Jacques Higelin a écrit de très belles lettres d’amour alors qu’il était militaire en Allemagne puis en Algérie entre 1960 et 1962 dit Paule. « Lettres d’amour d’un soldat de 20 ans » aux éditions Grasset. Tendre et passionné recueil. Paru en 1987.
On a cru qu’il arriverait, qu’il était tout simplement un peu en retard bien qu’on ne l’ait pas croisé là-haut perché sur un tabouret du bar, éloquent et glorieux. Il tient toute sa place lorsqu’il est là. Il avait 14 ans en 44. Pour la dernière de la saison 1 de la Grande Librairie du Café de Paris, il n’était pas là, Monsieur Serge.
Le Jurançon a ce goût nostalgique indéfinissable et délicat de la finitude.

JM, 12 juillet 2015. St Malo.