Chère Page Blanche, Ecrire un...

lundi 30 mars 2015, par Webmestre

Chère Page Blanche,

Ecrire un édito !
Je ne sais pas, très chère Page Blanche. Je ne sais pas écrire un édito, là comme ça, à froid. Tu ne nous a pas entraînés . On a eu droit à des tas de consignes, mais comment écrire un EDITO, jamais !
C’est du boulot de journaliste, du boulot de pro. C’est bon pour le beau François, Charlie Hebdo, le Monde, Libé, l’Express, le Figaro . C’est personnel, c’est subjectif, documenté, argumenté, plein d’honnêteté. Faut écrire bien, écrire juste. Y a sûrement des règles de base, des ingrédients, faut faire le bon mélange, pas chargé le style sinon ça fait pédant, pas trop de métaphores ou de comparaisons. Faut mettre un peu d’humour, un peu d’ironie et ça c’est risqué. On peut se faire kalachnikover assis autour d’une table. Faut pas tomber dans la provoc, faut d’abord « informer », dire la vérité. Faut avoir lu, la presse, les revues, les réseaux sociaux, les livres. Faut aller au ciné, regarder la télé, réagir, interagir, se nourrir de l’opinion du monde, prendre du recul sur tout ça.
Et puis faut trouver la musique pour faire passer le fond. Peaufiner, corriger, modifier, élaguer, épurer, effacer, voire recommencer, rester dans l’originalité en fonction de l’événement traité.
Faut pas que ce soit trop long, ça peut ennuyer. Faut pas que ce soit trop court. Faut que ça tienne la route et que ce soit explicite, d’intérêt public. Persuasif. Enthousiasmant. Profond. Que la lecture entraîne la réflexion, ouvre les esprits et les cœurs aussi !
Faut qu’on s’en rappelle et que ça interpelle.
Ce soir, j’ suis plus dans l’ « billet ».
Et puis , j’ suis trop triste et trop anéantie pour écrire sur l’actu qui vient d’me déchiqueter. J’ai la tête à rien. J’suis trop malade de ce qu’on a fait des fleurs de la LAÏCITE, piétinées, massacrées, salies, égorgées, muselées putréfiées depuis des décennies. Un si beau bouquet !!
Peut être que la prochaine fois ...
Maintenant, faut qu’j’ trouve une belle chute pour en terminer avec ce « mot d’billet ».
Tiens, Victor Hugo dans Claude Gueux :
« La tête de l’homme du peuple, voilà la question. Cette tête est pleine de germes utiles. Employez-la pour la faire mûrir et venir à bien ce qu’il y a de plus lumineux et de mieux tempéré dans la vertu. Tel a assassiné sur les grandes routes qui, mieux dirigé, eût été le plus excellent serviteur de la cité. Cette tête de l’homme du peuple, cultivez-la, défrichez-la, arrosez-la, fécondez-la, moralisez-la, utilisez-la ; vous n’aurez pas besoin de la couper. »
ou Voltaire dans son Traité sur la tolérance.
« Mr l Abbé, je déteste ce que vous écrivez, mais je donnerai ma vie pour que vous puissiez continuer à écrire. »
Bien à toi, Page Blanche. Ad mox.
JM