LGL - Café de Paris - 12 février 2015

mercredi 4 mars 2015

Le temps s’emballe. On en mesure ses excès de vitesse à nos retrouvailles régulières les seconds jeudis de chaque mois au sous-sol du Café de Paris.
Ce soir, Paule, Jacqueline R , Catherine, notre présidente bien-aimée et son précieux carnet, Jacinthe , Françoise, Franck G et Franck C, et moi très enrhumée. Assemblée de haute tenue ! Vin chaud pour tout le monde.C’est l’hiver. Il fait froid. Tant pis pour le Jurançon.

PAULE

« J’arrive avec « un tout petit livre »de Alain Rémond : « Tout ce qui reste de nos vies ». L’histoire démarre par une promenade. Il pleut. Beaucoup. Le narrateur s’abrite sous un hangar près d’une ferme abandonnée. Il découvre, épars, les papiers d’une famille inconnue. De là, continue un récit autobiographique commencé dans « Chaque jour est un adieu » . Né à Trans, à la sortie de la forêt de Villecartier, Alain Rémond écrit pour ressusciter les vies. Celle de sa sœur Agnès que la souffrance conduit au suicide, celle de son père trop tôt décédé, différent hors de la maison. L’auteur arrive à l’âge des traces écrites,(comme nous) des lettres, des photos, des papiers administratifs retrouvés... tout ce qui atteste d’une vie, de la vie de gens disparus, de la vie des humbles dont on ne parle jamais.
Un grand livre. Editions du Seuil. Les deux titres se trouvent à la Clairière. »

JACQUELINE R

« Les chaussures italiennes » de Henning Mankell, un auteur suédois. A 66 ans Fredrik Welin vit reclus sur une île de la Baltique depuis 12 ans en compagnie d’un chat et d’un chien. Une seule visite, celle du facteur. Chirurgien, une tragique erreur a brisé sa vie. Un bonhomme foncièrement égoïste que je trouve sympa. Il suit cette femme handicapée, Harriet, qu’il a abandonnée quarante ans plus tôt. Son retour va bouleverser sa routine.Le récit, sobre, intime, sur les hommes et les femmes, la solitude, la peur, l’amour est ponctué de commentaires percutants sur les chaussures. Un très beau livre ! Editions du Seuil ou éditions Points. »
J’ ai lu aussi, « Elle marchait sur un fil » de Philippe Delerm. Une femme seule , la cinquantaine,qui veut agir sur la destinée des gens, les prendre sous son aile, décider de ce qui est bon pour eux. La rencontre avec un groupe de jeunes comédiens lui ouvre un nouvel avenir. Elle monte avec eux un spectacle imaginé pour son fils. Question :Quelle influence doit-on avoir sur le devenir des enfants ? Que reste-t-il à créer après cinquante ans ? Portrait fragile d’une femme en équilibre sur le fil de sa vie, en chapitres courts, à l’écriture légère et charmeuse. »

MOI

Là j’ai un peu perdu le fil justement, à cause d’une gorgée de vin chaud avalée avant refroidissement. Il me semble que Jacqueline a dit ceci : « Je préfère une histoire nulle très bien écrite à une belle histoire écrite à la c.. » et d’ajouter : « Courez lire Monika Fagerholm traduite du suédois par Anna Gibsen. Son dernier livre ? Lola à l’envers. Je crois que c’est ça .

CATHERINE

« Connaissez-vous le Festival Les Boréales qui se déroule à Caen ? J’en ai rapporté « Les oreilles de Buster » dédicacé par l’auteur Maria Enerstam. Une belle rencontre ! Un beau souvenir !« J’avais sept ans quand j’ai décidé de tuer ma mère et dix-sept ans quand j’ai finalement mis mon projet à exécution. », ça commence comme ça ! Le récit est plein de rebondissements. Eva cultive passionnément ses rosiers. Le soir, elle se sert un verre de vin et rédige son journal intime dans la nuit propice aux souvenirs qu’ils soient doux ou douloureux. Au fur et à mesure de la lecture on comprend la phrase du début...Roman traduit du suédois par Esther Sermage, Editions Actes Sud.Grand prix Page des Libraires en 2011.

Françoise écoute sagement.
Franck G écoute sagement.
Jacinthe écoute sagement

FRANCK C

Je peux évoquer Aurélien de Louis Aragon .
MOI(je m’emballe !)
Mais c’est magnifique Aurélien ! Aurélien, brisé par la première guerre mondiale, c’est le mal du siècle, celui des années folles, celui du mal être dans un Paris de l’entre-deux guerres où l’on rencontre Picasso, Cocteau, les dada, le surréalisme, le Bois de Boulogne. L’amour d’ Aurélien et de Bérénice que tout va séparer ! Lisez, relisez Aurélien et tout Aragon tandis que vous y êtes.

FRANCK C

Je continue,« Cher premier amour » de Zoé Waltes. Je n’ai pas « accroché » Belle écriture pourtant mais... il manque quelque chose !
« Je vais beaucoup mieux que mes copains morts » de Viviane Cocas pour qui les vieux sont toujours vivants. Une épopée drôle et subtile d’un gang en cavale et en fauteuils roulants...
Je suis entrain de lire « Le livre de l’ intranquillité » de Fernando Pessoa, un auteur portugais. Je vous en parlerai la prochaine fois. »

MOI

Ah ! J’allais oublier cette citation de Proust arrivée je ne sais comment et dont tout un chacun se gausse : « Longtemps je me suis couché de bonne heure. » Elle fait dire à Jacqueline R : « C’est sûr, il ne faisait pas une thèse sur les polochons !!! »

C’est ça aussi LGL du Café de Paris ! L’humour et la spontanéité.

Au 12 mars. Même heure. Même endroit. D’ici là faites de belles lectures !

JM