Pluies en extérieur, chaleur en intérieur

vendredi 31 janvier 2014, par Webmestre

Roselyne :

IVRESSE

Un regard ton regard
Caressant
Un regard mon regard
Qui séduit
Nos regards, croisés
Qui s’enlacent
Et ta main, et ma main
Brûlantes
En suspens un instant,
Fusion des doigts.
Ton visage et le mien
Si proches
Fronts pressés
Nos souffles emmêlés
Jouent,
Suspendent encore l’instant
Puis les lèvres frôlées
Se soudent, s’ouvrent
Langues balbutiantes, à l’aveugle
S’invitent, salives confondues.
Il fait moite !
Les cheveux cajolés s’électrisent
Les dos, seins, reins palpitent,
Se tendent à l’envi
Peau brûlée de caresses
Soupirs chavirés
Corps arrimés !
Sa bouche voluptueusement voyage
Sur gorge, tétons, ventre qui tangue
Sa tête vient nicher
Entre mes cuisses ouvertes,
Ruisselantes,
Accueillantes.
Sa langue enflamme
Mon sexe épicé.
Je fonds
Mon eau devient source
Il étanche sa soif
Jusqu’à l’ivresse.

Éros en berne

Il m’enlace puis m’embrasse, un léger baiser sur la joue, un effleurement, une ombre.
Il fait chaud et j’ai froid, sa main flotte hésitante sur ma taille, son torse se soulève légèrement, son souffle frôle ma peau. Mon ventre tangue, exacerbé par ses yeux qui disent la passion et son corps immobile, figé dans un refus incompréhensible.
Il dit :
« La première chose que j’ai vu d’elle, ce sont ses yeux noirs, immenses, globuleux mais juste un peu, légèrement humides, tellement plein de promesses qu’elles ne pourront jamais être toutes tenues ! J’ai déjà une petite idée de son odeur, acre, doucereuse, sucrée et entêtante, elle resterait au bord de mes lèvres et je la téterais goulûment quand je penserais à elle. Ses vêtements je ne les vois pas comme des vêtements mais comme une autre peau, des squames dont je la dépouillerais peu à peu, ce serait comme une métamorphose ! »

Il ne pouvait plus me faire l’amour, il ne voulait pas me faire l’amour et moi je voulais, je pensais encore...
Le retrouver à chaque fois c’est une douleur, une blessure suintante, ce qui a été et ne sera plus, le temps qui passe et ne guérit pas. Au plus près de sa peau un matin sans caresses, j’ai vu l’enfant qu’il a été, l’amant que je veux garder.

Il dit :
« Elle a une peau si belle, si jeune »

C’est cruel, la mienne c’est vrai n’est plus aussi souple, commence à se flétrir mais dis, tu en connais la géographie car tu l’as aimée ! J’aurais aimé le lui hurler mais je n’ose le regarder en face que quand il se rase, nos regards alors à travers le miroir se font face et sans menteries, se disent tout, tout ce que nos mots ne peuvent plus se dire, tout ce que nos gestes ne peuvent plus faire, librement, dans le miroir.
Je l’ai aimé pour ses mains, carrées, manuelles, des mains qui sauraient prendre, saisir, malaxer, caresser, aimer. Je n’ai jamais su s’il m’aimait vraiment ou...mais quand nos corps nus, imbriqués l’un dans l’autre après l’amour respiraient à l’unisson, pourquoi se poser la question...
Je le reniflais tout le temps, mes narines le humais, le respirais, n’en avais jamais assez, j’aurais voulu que tout porte le sceau de son fumet !
Ce qui me manque le plus, c’est le petit déjeuner au lit. Après l’amour, le dimanche, il sortait du lit, nu et, le sexe ballottant, allait nous préparer un plateau puis montait l’escalier en soufflant, d’un pas précautionneux. Ensuite nous chahutions dans la baignoire, le sol était inondé mais c’était moi sa femme fontaine !
J’aimais son sexe et le plus émouvant c’est quand il reposait entre ses cuisses, flasque, fatigué comme un brave petit soldat après l’assaut, désormais sous la douche, l’eau tombante comme son pénis, si triste qu’il ne me fait plus envie !
Nous vieillissions, j’aimais l’habitude installée, la routine quotidienne, je croyais que le désir couvait toujours quand nos mains se touchaient.

Il dit :
« En glissant mon sexe entre ses seins, je cherche la chaleur de ma jeunesse ».