LGL du Café de Paris, 10 octobre 2013

Catherine, Paule, Jacqueline, Geneviève, Stef, Jacinthe, Danielle et les autres. Surprise ! Décor rafraîchi. Disparues les banquettes en skaï orangé des seventies, très « kitch » et très défoncées. Nostalgie furtive. On s’enfonçait dans la mousse grise et débordante comme on s’enfonçait dans le monde de nos lectures. Désormais maintenues à distance dans de nouveaux fauteuils bruns, sûrement « made in China ». Sortis des labyrinthes fléchés de Casa, Ikéa, Alinéa ou Fly, ils prennent des airs de sièges « club-house » anglais . Plus du tout calées de guingois les unes et les uns contre les autres.
Tant pis. Le Jurançon, petit verre ou grand verre, rosit encore nos joues. L’épaisseur du chocolat chaud rassure.
Allez, on est bien là.
Qui commence ?
Paule :
 J’ai apporté un livre de Christian Gailly mort le 4 octobre 2013. Le décès de Patrice Chéreau fait que l’on n’a peu parlé de lui. C’est un écrivain jazzophile, psychanalyste,. Drôlatique et souvent désespéré. Il a écrit romans et nouvelles. « Un soir au club » raconte comment il est retombé dans la drogue en même temps que dans le jazz dans un style unique et musical justement. A ranger dans la catégorie « Nouveau Roman ».Il casse les codes. On pense à Robe-Grillet N. Sarraute, Jérôme Lindon.« Lily et Bren » se trouve à la médiathèque.

Jacinthe :Comme les amours de Javier Marias . Un des plus grands romanciers espagnols. Un roman madrilène traduit par Anne-Marie Geninet. Ed Gallimard. Pas d’intrigues spectaculaires mais de subtiles enquêtes pour déshabiller les âmes, écrit le n°419 de Lire. C’est l’histoire de Maria qui observe un couple qui semble la fasciner. Tous dans un bar madrilène. Un jour le mari disparaît. Un couple se brise. Un autre se forme. Méditation sur l’amour, la trahison, la mort désirée ou non, analyse du colonel Chabert de Balzac. Beaucoup d’interrogations dérangeantes. Après coup,on réfléchit
….
 Jacqueline : BELOVED de Toni Morrisson. Un livre paru en 1987 , éprouvant tant par le sujet que par l’écriture au service de l’histoire de Seth et de sa fille Denver qui vivent en Amérique dans un 124 road à la fin du 19 ème. Esclaves noires. Elles tentent de se reconstruire après avoir été libérées. Une fresque immense, énorme. On pleure devant le tableau de Seth qui tue sa fille pour que les « sans peau », les blancs, ne tuent pas son esprit, ne la réduisent pas à une marchandise. Une multitude de personnages. Des aller-retours incessants. Une écriture violente, dure, hachée qui fait mal, qui blesse les corps et les âmes. Le fantôme du bébé se réincarne en une jeune fille qui se fait appeler BELOVED, nom gravé par Seth sur la tombe de sa fille morte. Un chef d’œuvre dont on ne sort pas indemne.

Catherine : Louise Erdrich, écrivain américain qui a grandi dans une réserve indienne ; Son livre « La chorale des maîtres bouchers ». Fin de la guerre 14-18. Fidélis un jeune allemand quitte son pays pour l’ Amérique avec une valise de couteaux et de saucisses. Il est boucher ; Dans le Dakota, il fait venir sa femme et son fils ouvre une boucherie et monte une chorale d ‘hommes. Arrivent au village, Delphine et Cyprian.
L’auteur s’est inspirée de son histoire personnelle.

Stef :Geneviève Dorman : « Le roman de Sophie Trébuchet », la mère de Victor Hugo. Une toute jeune fille sous la Terreur. A Paris sous le Directoire, elle rencontre l’amour fou malgré un mariage avec le père de Victor. Pour suivre le beau militaire elle parcourt, la France, L’Italie, l’Espagne. Son dernier fils est célèbre alors il faut taire la vie aventureuse de sa mère. On est au 19ème siècle. Il y a des choses qui ne se font pas et qui ne se disent pas. Sophie était une femme libre.
Carine Lacroix : « Une fille sans personne » Ecriture théâtrale. Ce texte a été lu cet été au festival de la correspondance de Grignan, mis en espace par Murielle Magellan qui est venue à la Médiathèque avec Carole Martinez. A trouver aux éditions Avant-Scène Théâtre 

Danielle :BARZOU ABDOURAZZOQOV, un écrivain du Tadjikistan
« Huit monologues de femmes ». Ecriture très parlée. « Livre coup de poing. » Huit femmes racontent tour à tour leur histoire au quotidien ; Et les hommes en prennent pour leur grade !!!! Savoureux !

Au 14 novembre. Même endroit. Même heure.
D’ici là, très très belles lectures.

Jacqueline M.