Atelier du 4 décembre

vendredi 4 décembre 2020, par Caroline Lanos

Consigne de Françoise

Herbe, jet d’eau

Je reprends la suite de la consigne de Roselyne du 25. La météo que nous avons l’a suscitée.
Cette fois-ci le laboratoire a poursuivi ses améliorations techniques. Plus de Nanotilus. Il vous a mis dans une goutte d’eau à la membrane très résistante. Votre équipement vous permet de respirer.
Où va-t-il vous envoyer ? Quel va être votre voyage ?


TEXTES

Après avoir contrôlé que tout fonctionnait bien : l’air pour respirer, le son pour la communication ils m’ont déposé dans un ruisseau.
Au début je n’en menais pas large dans ma minuscule bulle-goutte-d’eau ! Ballotté et rebondissant de cailloux en cailloux. Si cela pouvait être amusant vu de l’extérieur, les chutes de grandes ou petites cascades, étaient impressionnantes et quelques fois terrifiantes.
Heureusement, le ruisseau s’est assagit. J’ai pu souffler et essayer d’admirer le paysage. Je me laissais glisser au fil de l’eau côtoyant toute une faune : oiseaux, poissons, insectes. Une libellule s’est même posée tout près de moi sur une algue qui flottait à la surface. Ses couleurs bleu-vert chatoyaient au soleil, un ravissement pour les yeux.
Mais le courant a forci, je fus entraîné à une vitesse folle vers un tourbillon qui me donna des nausées. La lumière disparut. Un temps qui me parut infini s’écoula sans communication. J’étais loin dans les profondeurs de la terre. Je dus m’endormir.

C’est une lueur qui me tira de mon sommeil. J’étais dans un lac entouré de hautes montagnes rosies par les premiers rayons du soleil d’un jour nouveau. J’essayais vainement d’appeler le laboratoire. Un brochet énorme tenta de me gober. Il ne fit que me propulser un peu plus loin. Il recommença à plusieurs reprises. A chaque fois, ma bulle-goutte-d’eau s’éloignait. Son obstination m’amusait autant qu’elle m’effrayait. Il finit par se lasser et partit chercher une autre proie plus facile à mon grand soulagement.
Lentement je dérivais au fil des vaguelettes que le vent voulait bien former sur la surface du lac.
Un grésillement se fit entendre dans mes écouteurs. Puis une voix un peu affolée :
• Mais où est-il ? Je ne le vois pas sur mon écran ! Bientôt il n’aura plus d’air, il faut le retrouver !
• Je vous entends ! Je suis là ! Sur le lac, vous m’entendez ?
• Et puis les réservoirs doivent être pleins. Il n’a plus de fluide-nutritif depuis trois jours.
Plus d’air ?! Je n’allais plus avoir d’air ! Je n’arrivais pas à penser à autre chose. J’allais mourir asphyxié ! Plus à manger ? Le tuyau greffé à mon estomac était-il vide ? Il faut dire que tous les clignotants étaient au rouge de partout j’étais un vrai sapin de noël !
• Mayday, Mayday,Mayday ! Je suis là ! Sur le lac, vous m’entendez ?
• Sur un lac ? Quel lac ?
• Je n’en sais rien, y a pas de pancarte ! C’est à vous de savoir !
• Taisez-vous, économisez votre air, arrêtez de crier. On cherche.

Leur recherche me parut bien longue. Je commençais à voir des étoiles passer devant mes yeux et de drôles de pensées traverser mon cerveau.

• Là ! Il est là ! Regardez le traceur sur l’écran. Tu parles qu’on pouvait le chercher il est à plus de mille kilomètres. On a dû se tromper dans les calculs.
• Mayday, Mayday,Mayday ! vous m’entendez ? Venez me chercher !
• Taisez-vous, économisez votre air, arrêtez de crier. On arrive.

Une épuisette vint me tirer de l’eau et un scalpel ouvrir ma goutte d’eau. Sauver !

• Ça sent pas bon là dedans !

Françoise


Singulier voyage

Petite goutte d’eau
Tu es bien jolie
Ma mignonne
J’aime t’admirer
Le matin, telle une magicienne
Tu apportes ta touche de féerie
Tant de délicatesse en toi
Des milliers et des milliers de gouttes
Et voilà la pluie
Le chant de l’eau
Le crépitement des gouttes sur le parapluie 
Au gré du temps
D’un coup de baguette magique
Te voilà transformée
Tantôt grêle, tantôt neige
Magnifique manteau blanc
Incroyable luminosité
D’un paysage enneigé

Nelly


J’ai rencontré une bergère avec ses blancs moutons
Je suis goutte sous le feuillage
Et je goutte à goutte à grand bruit*
Je roule en m’approchant, je suis l’éclair qui luit
Vite bergère vite allons avant que je dégoutte
Visiter ta chaumière protégé sous sa voûte
Avec tes blancs moutons, bergère, vite allons !

Françoise