LGL du 12 décembre 2019

jeudi 9 janvier 2020, par Frédérique Niobey

La surprise !!!!
On n’a rien reconnu ! Ni les fauteuils totalement délabrés devenus familiers, ni les tables, ni même les serveurs qui eux-mêmes ne m’ ont pas reconnue et ne nous attendaient absolument pas.
La lecture !!! Ah bon ! Vous croyez, vous êtes sûre !!!
J’ai pensé avoir emmêlé les dates à cause de mes deux neurones pas toujours branchés… Je fus sauvée par l’arrivée de Geneviève et de Jacynthe !
Un vrai salon littéraire façon XVIIII ème, à cause de la « récamière », tapis au sol, bergères, fauteuils crapauds, et petites tables stylées pour petits coins intimes. Allait-on voir arriver la Juliette peinte par David « renommée pour son esprit et sa personne » ?
Un peu un mélange de tous les salons littéraires de tous les siècles. La Marquise était là en compagnie de Mme de Lafayette et de Corneille suivie de D’Alembert, Diderot, Lamartine et Musset et Victor Hugo tant qu’on y est…
C’est très beau !!!!

Nous étions quatre dans ce décor inattendu. Geneviève, Jacinthe, Antoinette et moi qui viens de relire la Servante écarlate de Margaret Atwood . Un roman de science-fiction écrit en 1985. La description de ce futur dystopique où la religion domine la politique où les femmes sont réduites et asservies à la reproduction humaine, renvoie à la fois aux camps de concentration de la Seconde guerre mondiale et à l’emprise évangélique en Amérique du Nord ou en Amérique latine. Defred est une servante. Son unique raison de vivre sont ses souvenirs. C’est glaçant ! Prenons garde !!
Jacynthe lit, de sa jolie voix, les poèmes de Mahmoud Darwish . La Trace du papillon. Comme un journal poétique de vécus en vers ou en prose puis Murale, un chant, une ode, pour affronter le mystère de la mort, le désir d’éternité. Une écoute dans la langue arabe si mélodieuse empêche, peut être, une totale appréciation de la traduction.
Lire Alessandro Baricco dans le texte. In italiano. Una storia straordinaria ! Le choix d’ Antoinette . Novecento né en 1900 sur le paquebot Virginian déposé dans une boite d’emballage de citrons « in una cassa di limoni ». Adopté par un colosse noir, marin du bord, puis par tout l’équipage, il ne descend jamais à terre même adulte. Doué pour la musique, il devient un pianiste virtuose. Il joue pour les passagers du Virginian de toutes les classes. Et c’est un monologue théâtral poétique que raconte Baricco porté par la musique de l ‘Océan, le bruit des vagues. L’histoire d’un musicien prodigieux. Sa musique « était la mer » parce qu’il « était lui aussi la mer ». Emouvant. Bouleversant. A lire absolument en édition bi-lingue chez Folio.
Le choix de Geneviève : Hito Ogawa. L’histoire d’un écrivain public dans La papeterie Tsubaki que lui a léguée une grand-mère exigeante sur la façon d’écrire pour les autres. Alors Hatoko écrit, choisit le papier, l’encre, calligraphie toutes sortes de messages des plus surprenants pour des vœux à souhaiter, des condoléances pour le décès d’un singe, des lettres d’adieu et d’amour. Ainsi la papeterie devient le plus beau des lieux de rencontre et de partage. Quel éditeur ?Je ne sais plus.

En fait tout est à lire absolument.
Que cette fin d’année vous soit douce et que 2020 qui s’écrit avec deux fois 20 alignés nous offre de passionnantes lectures en partage dans le Salon Littéraire du Café de Paris.
Au jeudi 9 janvier de l’an de grâce 2020 .
JM