Atelier 4 : Mind mapping et écriture : le personnage principal

samedi 23 mars 2019, par Geneviève Guinebault

Lors de cet atelier, nous réutiliserons la méthode du mind mapping pour travailler sur le personnage principal .

Le scientifique
Philippe, bien que ne venant pas de cette contrée, était réglé comme une montre suisse. Il était ponctuel et alors que je regardais les minutes, les secondes qui glissaient vers quatorze heures précises, j’entendis la sonnerie. En habitué des lieux, il tourna doucement la poignée de la porte d’entrée de mon appartement. Il se débarrassa prestement de son pardessus qui le faisait ressembler à un explorateur en le lançant sur une patère. Le sol couina sous ses pas feutrés tandis qu’il montait l’escalier vermoulu. De la porte jusqu’à l’entrée de mon salon, cela lui prenait exactement vingt-sept secondes et j’étais certain qu’il utilisait ce précieux laps de temps pour effectuer quelques calculs mathématiques en se servant de mes murs comme d’un tableau. Des chiffres, des lettres alphabétiques ou grecques avaient été imprégnés à chacun de ses passages. A trente-sept ans, il était au bel âge où tout l’égayait et où le temps comptait. Pour moi, le temps tournait plus lentement. Il s’assit en face de moi et me dit qu’il avait une nouvelle formidable. On avait trouvé une nouvelle énergie renouvelable et peu chère. Il ne fallait pas encore s’emballer, mais ses yeux piaffaient d’impatience à vouloir me raconter comment des scientifiques avaient réussi cette prouesse. Parfois, la science était magnifique, révolutionnait notre quotidien ou remettait en cause notre façon profonde d’appréhender le monde. Mais avant tout, ce qui intéressait Philippe, ce n’était pas tant la création en tant que telle, mais comment le hasard les avaient conduit à une idée. A n’en pas douter, selon lui, les grands progrès étaient systématiquement le fruit d’un hasard et pour un scientifique comme Philippe, le hasard n’existait pas. Il tenait toujours farouchement à m’expliquer que le hasard n’était qu’une équation dont les hommes ne pouvaient avoir la perception, au-delà de leur propre conscience.
Gilles