LGL du Café de Paris, 11 octobre 2018

dimanche 21 octobre 2018, par Jacqueline Mottais

Jeudi 11 octobre 2018

Du Café de Paris pour LA GRANDE LIBRAIRIE de Page Blanche.

Ce soir-là, dans le salon du bas du bar d’en haut l’animation fut à son comble !

A son comble vous dis-je puisque nous en émergeâmes, il était un plus de 21 heures sous l’oeil de cyclope, fixe et vigilant, de la pendule du Tribunal.

Depuis des siècles, rien ne lui échappe.

Ma plume eut un mal fou à noter, à toute allure, sur les pages blanches de mon cahier, tout ce qui fut dit de Jeanne Benameur, de Virginie Despentes et de son Vernon Subutex au nom médicamenteux pas choisi par hasard pour cette trilogie, de David Diop, de Daniel Picouly, de Pauline Delabroy-Allard, d’Eric Fottorino, Guy Bolet et autres sélectionnés pour le Prix Goncourt de l’année !

Antoinette faillit nous faire croire à son « choix » époustouflée par les mots-passion de Pauline Delabroy-Allard, 30 ans. « ça raconte Sarah  ». Un titre court. Un premier roman. Un père prof de Fac qui écrit. Une jeune vie qui baigne dans les livres. Un chant d’amour à deux voix entre une jeune professeur de lycée et Sarah une violoniste tourbillonnante.

Les échanges s’envolent d’un bout à l’autre du salon du bas du bar d’en haut vers Simon le bienvenu, venu du pays de Shakespeare. A-t-on assez pris soin de lui pour la première fois parmi nous ? A-t-il tout compris des élans spontanés de Françoise dans la lecture passionnée d’un extrait de Vernon Subutex ? Il fallait le décrire, l’expliquer, le comprendre ce multivers, comme dirait Sarah, âpre, violent, rempli d’humanisme, de drôleries dans lequel s’entrecroisent des niveaux de langage différents. Le fil rouge est Vernon (voir Boris Vian pour ce choix), un disquaire qui voit fermer son magasin de disques à cause de la « crise du disque » dans les années 80 et qui se retrouve à la rue ou plutôt dans les bois des Buttes Chaumont. Un vrai-faux polar. Vernon est en possession de l’enregistrement d’un rocker devenu une star et trouvé mort.

Et les voix vont ainsi, en résonance, de Fabienne à Catherine, de Geneviève à moi, de Maman ne me laisse pas m’endormir de Juliette Boudre à L’enfant qui, De bronze et de souffle en sculptures et poèmes, de Pas assez pour faire une femme, de Jeanne Benameur, de Frère d’âme, deux tirailleurs sénégalais de la Grande Guerre, de David Diop, de 17 ans d’ Eric Fottorino ou le devenir d’une mère célibataire dans les années soixante. Après Eric, un autre bâtard est intolérable. Chaque mot dans ce livre sculpté, est une émotion.

Je n’oublie pas Derrière la vitre de Robert Merle qui retrace heure par heure la journée historique du 22 mars 1968 et Quatre-vingt-dix secondes de Picouly. L’éruption du volcan la Montagne Pelée à la Martinique le 8 mai 1902. C’est la montagne éruptive qui raconte.

Il en manque ? Je m’embrouille dans mes notes. Vous y retrouvez vous ?

Au jeudi 8 novembre. Même heure. Même endroit.

D’ici là, belles lectures à tout le monde.

JM