LGL du 11 février 2016

mercredi 17 février 2016, par Webmestre

LGL du 11 février 2016

Si vous vous attendiez à ce que j’ajoute : « au Café de Paris » vous avez perdu !
Ce soir-là, mes Bonnes et mes Bons, nous tînmes salon, je vous le donne en cent, je vous le donne en mille, ce soir-là donc, nous tînmes nos salons littéraires dans ceux du Café de la Tête Noire !
A quelques mètres de notre PC habituel tout en travaux de rénovation.

19H : dans une salle de resto à gauche de l’entrée.Décor bucolique très kitch, tournesols aux murs, et papillons éclairés au plafond, poutres peintes ayant échappé aux incendies du XVIII ème siècle mais rien ne l’indique vraiment.

« Quand j’avais 18 ans dit Jacinthe, la Tête Noire existait déjà.... »
J’approuve.... 18 ans ! Ouh, là !
Oui, mais cette enseigne n’est pas la bonne.

Table de bistro des années 50, en U et en formica et comme Fred est là... on attend une consigne d’écriture....
Sont là :
Marie nouvelle et bien-venue en covoiturage lécoussois avec Christiane-Kikitte et Roselyn. Paule, Jacinthe, Jean-Philippe, Fred notre bien-aimée meneuse d’atelier, Geneviève, Stef et ses Tucs emballés dans une porcelaine de Sèvres de belle tenue, Catherine notre bien aimée présidente(pas de jalouse !) avec son précieux p’tit carnet qui se souvient de tout. Une mémoire d’au moins 4GO, le p’tit carnet !
Et moi.

Christiane-Kikitte : Le cantique de l’apocalypse joyeux (Quel titre !) écrit en 1992 par Arto Paasilinna, un auteur finlandais,Editions Folio. Un vieux communiste sur son lit de mort transmet ses dernières volontés à son petit-fils : construire, avec son héritage une église en bois sur ses terres !!!! Toute une communauté s’établit autour de l’église, y vit en autarcie tandis que se déclare une troisième guerre mondiale et que s’effondre le monde que nous connaissons. L’histoire s’arrête en 2023. Les habitants survivront à l’apocalypse parce qu’ils auront appris à vivre joyeusement avec la nature. Le tout écrit dans un style plein d’humour et de fantaisie par un écrivain qui ne se prive pas de raconter des histoires folles et anticipées.
Dans le p’tit carnet de Catherine Le Lapin de Vatanen du même auteur.

Catherine : Pétronille de Amélie Nothomb aux Editions Albin Michel. .Tout commence lorsqu’ Amélie rencontre une jeune femme très jolie aux allures d’adolescent qu’elle souhaite entraîner dans sa passion pour le champagne.. Au fur et à mesure que se vident les coupes , une très belle amitié se construit. Deux beaux portraits de femmes aux âmes sensibles.Quelques passages d’anthologie sur l’ivresse et sur une descente à skis bouteilles en main. 
« L’ivresse ne s’improvise pas. Elle relève de l’art, qui exige don et souci.Boire au hasard ne mène nulle part... Boire en voulant éviter l’ivresse est aussi dés-honnorant que d’écouter de la musique sacrée en se protégeant contre le sentiment du sublime.Donc j’ai jeûné. Et j’ai rompu le jeûne avec un Veuve-Cliquot... »
Lisez la suite, c’est délicieux comme une coupe de Veuve que je n’ai jamais bue. Je suis tentée.

Geneviève G : Le doux parfum des temps à venir de Lyonel Trouillot. Aux éditions Actes Sud, Collection Essences. Un écrivain haïtien qui se met dans la peau d’une femme parle à sa fille de son passé, de sa vie d’errance, de sa honte. Beaucoup, beaucoup d’amour dans la voix de cette mère lorsqu’elle évoque la naissance de sa fille. Un livre de poésie, et en poésies, une confession émouvante remplie de douceur.
Inconnu à cette adresse un roman épistolaire de Kathrine Kressman Taylor publié en 1938. Collection Etonnants Classiques ; Martin est Allemand, Max est Juif américain, tous deux galeristes associés. Martin retourne en Allemagne et se rallie à Hitler. Max, missive après missive, voit son ami devenir antisémite . Il ne sauvera pas la petite sœur de Max restée à Berlin.La dernière lettre partie d’Amérique lui revient avec la mention « Inconnu à cette adresse ».

Paule : Et si on dansait ? de Erik Orsenna collection Littérature et documents, paru en 2010. La suite des aventure de Jeanne et de son frère Tom commencées dans La Grammaire est une chanson douce. Jeanne en femme d’affaire, devient le « nègre » des élèves de l’ île et ira jusqu’à rédiger les discours des hommes politiques pour aider son frère musicien. Après un ramassage de mots arrivés sur la plage à la suite d’un un naufrage, la jeune fille remet tout en place et joue de la ponctuation dans le Lion de J Kessel, l’Odyssée, le Voyage au bout de la nuit de Céline, ou Harry Potter.
Le Chapeau de Monsieur Freud de Nata Minor, écrivain et traductrice russe, aux Editions Grasset. Il fait beau. Mr Freud met son chapeau et sort en promenade dans les rues de Vienne. Se découvre pour saluer et dans le chapeau ne reconnaît pas ses initiales. Suivent alors des associations d’idées, troublantes, désordonnées, inquiétantes. A qui appartient le chapeau de Mr Freud ?

Stef : Une BD. Aux editions Grand angle ; Facteur pour femmes tome 1 de Didier Quellat-Guyot et Sébastien Morice. 1914. Sur une île bretonne tous les hommes sont mobilisés sauf Maël parce qu’il a un pied-bot.. Il reste le seul homme de l’île devient facteur et vit au milieu des femmes .Il découvre le plaisir des sens, l’art de séduire. Un personnage fort réussi tout comme les dessins de Sébastien Morice, leurs couleurs chaudes et lumineuses.

Fred : Mes clandestines de Sylvie Gracia aux Editions Jacqueline Chambon chez Actes Sud. Portrait de toutes les femmes que l’auteur porte en elle dans une écriture très contemporaine. Femmes rencontrées, femmes aimées, complices, qui se sont coulées en elle. Autant de façon de parler de la femme, puis d’aller à la recherche d’elle- même. Un livre dans lequel on se coule à notre tour. Une plume sensuelle et grave qui touche au plus près l’intime de chaque rencontre.
Du même auteur : Le livre des visages
Une parenthèse espagnole
Regarde-moi
Les nuits d’Hitachi
L’été du chien.

Au XVII et XVIII ème siècle, face à vous, à la place de la Maison de la Presse : des remparts ferment la haute ville jusqu’à la Porte Roger
A vos places , une troupe de théâtreux, des danseurs, des musiciens , infâmes et indignes, perçus comme des sorcières, des sorciers, des charlatans par l’Eglise catholique parce que , sur scène, « ils osent ».
Dans la journée, sur leurs tréteaux montés sur la place de la Halle au Blé ou sur la place du Marchix intra-muros, « ils ont osé ». Le soir venu, hors des murs, une auberge aux poutres de bois brut pour loger les exclus.
Années 60 ou 70.
Sur un angle,à droite de la porte d’entrée, une large enseigne se balance. Une Tête Noire. La tête d’un noir. Un comédien noir ? Une iconographie coloniale arrivée plus tard ? En même temps que le clown-nègre Chocolat ? Un élément de décoration ?

Quel lien avec l’auberge aux comédiens ? Voyons GOOGLE :
Têtes noires : faites pour détourner l’influence maléfique des sorciers et des sorcières ce sont des sculptures en forme de tête apotropaïque(du grec apo= de loin et tropaïque= un mouvement.) sculptées le plus souvent sur les murs des maisons.

Tout fait ventre et signe et piste, dit Marie-Hélène Lafon.
JM