Fenêtres sur la ville

vendredi 24 avril 2015, par Frédérique Niobey

Fenêtre du 9° étage à Paris.

En face un haut mur de briques nues. En bas, tout en bas, le grand arbre s’est transformé en buisson. Ce mur est oppressant. Aucune perspective possible. Qu’il fasse beau ou pas, il a l’air immuable. A force de le regarder, on a l’impression qu’il se rapproche un peu plus chaque jour. 4Encore plus présent qu’hier, étouffant l’horizon. Le ciel paraît encore plus lointain, plus inaccessible.

Fenêtre sur bruits d’une cour d’école.

Les jours de classe à heure régulière ce sont les cris des enfants qui jouent dans la cour de récréation qui ponctuent la marche du temps. Alternance de silence et de bruit.
Le mercredi vers 9h du matin, la tondeuse rentre en action. Le parfum de l’herbe fraîche monte jusqu’à la fenêtre. L’après-midi, le jeu des enfants reprend avec l’éternel « Tchou, Tchou » sur la locomotive de bois inerte. A force c’est plus énervant que le passage des trains quand on habite près d’une gare !
Le week-end ce se sont les cris rageurs de la locataire de la maison d’en face qui hurle après ses enfants. Elle a une voix si désagréable, si forte qu’on peut également suivre ses conversations téléphoniques.
Il y a aussi l’élagueur qui voltige de branche en branche dans les châtaigniers avec sa tronçonneuse. La chute des branches sacrifiées.
Les soirs d’été, les ado viennent s’asseoir sur les bancs. Ils discutent fort, s’interpellent, chahutent comme si ils étaient seuls au monde.

Françoise